Le 25 juillet, Free mobile a dévoilé une liste de nouveaux pays étrangers à partir desquels, il est désormais possible d’utiliser son forfait internet de 35 Go aux Comores. Si l’offre a très vite été bien accueillie par la diaspora comorienne, résidant en France, le régulateur national des télécommunications qui n’a pas tardé à réagir, lui réclame un droit de regard sur ce service.
Depuis la publication du communiqué de presse de Free mobile, les Comoriens résidant à l’extérieur n’arrêtaient pas d’exulter. En effet, le 25 juillet dernier, l’opérateur français des Tics, dirigé par l’hommes d’affaires, Xavier Niel, a annoncé six nouvelles destinations depuis lesquelles ses clients pouvaient continuer à utiliser son offre de data de 35Go. Sur cette liste, l’on retrouve trois pays africains, à savoir le Sénégal, Madagascar et les Comores. Le prix en revanche n’a pas changé : 19,99 euros. Soit à peu près 10.000 francs comoriens. Pour la plupart des Comoriens de la diaspora, habitués à passer les vacances dans l’archipel, c’est une aubaine. Surtout que les consommateurs, abonnés aux deux opérateurs implantés aux Comores, notamment Telco Sa et Comores Telecom, déplorent souvent l’épuisement très rapide de leurs mégabits. Mais l’espoir suscité par l’extension de l’offre de la filiale du groupe Lliad risque de se transformer en désenchantement. Dans un communiqué publié ce lundi, sur sa page Facebook, l’autorité nationale de régulation des Tic des Comores (Anrtic), s’est dite étonnée et a exigé des explications sur ce nouveau service. « Nous rappelons que dans les catalogues d’interconnexion de la période 2023-2024 approuvés mi-juin par l’Anrtic, ni Telco SA, ni Comores Telecom ne nous a soumis des offres de roaming Data pour validation, alors qu’à l’instar de la communication voix, la tarification des offres de la data fait partie de prestations régulées par l’Anrtic », souligne le gendarme comorien du secteur des télécommunications. Cette réaction fait suite à un article paru, le mercredi 2 août, dans le quotidien La Gazette des Comores. Le papier dont il est question, revenait justement sur l’annonce de Free.
Des accords de roaming
Selon le régulateur, pour que les abonnés puissent bénéficier de l’offre depuis les Comores, « il doit y avoir au préalable convention de roaming data avec un des deux opérateurs titulaires de licence en Union des Comores pour faire prendre en charge les abonnés de Free par le réseau de l’opérateur local ». Ce qu’ignore le régulateur. Pour cette raison, celui-ci, dans le but d’assurer une concurrence loyale et saine a promis de s’autosaisir pour mener enquête afin de pouvoir prendre les dispositions adéquates. Côté association comorienne des technologies de l’information et des communications (Actic), c’est un peu la stupéfaction. « L’Anrtic ne peut pas empêcher la Terre de tourner. Le roaming existe. Les opérateurs sont libres de signer des conventions d’interconnexion avec les opérateurs qu’ils veulent », a réagi, son président, Hamidou Mhoma, avant de poursuivre : « Le régulateur souhaite avoir un regard sur les prix, or les décisions de fixer des prix planchers par l’Anrtic sont illégales au regard de la loi sur la concurrence ». A entendre le patron de l’Actic, le régulateur devrait laisser la population profiter des avantages du rooming. Techniquement, le roaming est un processus consistant à passer des appels via son mobile ou smartphone, envoyer, recevoir des messages (sms, mms), ou encore à se connecter à Internet (navigation, réseaux sociaux, emails, etc), mais par le biais d’un opérateur différent de celui auquel on est abonné. Depuis la publication du communiqué du régulateur, de nombreux internautes continuent de dénoncer une énième « ingérence », qui à leurs yeux les empêchera encore de profiter de la concurrence.