Rachid Abdou Moussa, consultant en stratégie et économie, vient de créer Maoclav-concepts, une application permettant de télécharger un clavier de téléphone spécialement conçu pour écrire les langues régionales de Mayotte, à savoir le shimaore et le kiboushi. D’ores et déjà disponible dans le playstore des androïdes, le jeune entrepreneur cherche des financements pour finaliser la version Apple.
Maoclav-concepts est une start-up créée récemment par Rachid Abdou Moussa, consultant en stratégie et économie. Elle a d’ores et déjà généré une application disponible dans le playstore d’androïd, qui permet de télécharger un clavier spécialement conçu pour écrire le shimaore et le kiboushi. « Je me suis appuyé sur la délibération du conseil départemental de 2020 qui fixe l’orthographe de nos langues régionales, mais aussi sur la décision du ministère de l’Éducation nationale en 2021 de renforcer l’enseignement des langues régionales », déclare le jeune entrepreneur qui souligne la nécessité « d’apporter une portabilité » au shimaore et au kiboushi. « Ce clavier comporte trois lettres qui n’existent pas en français et supprime des lettres de l’alphabet latin que l’on n’utilise ni en shimaore ni en kiboushi, à savoir le Q, le C et le X », ajoute-il. L’avantage étant que l’application permet de passer d’un clavier à l’autre en un clic !
Une initiative soutenue par l’association Shimé
Maoclav-concepts est bien entendu soutenu par l’association Shimé, qui étudie et enseigne les langues régionales de Mayotte depuis 1998, mais également par le conseil de la culture de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM). C’est d’ailleurs dans les locaux de cette dernière structure que Rachid Abdou Moussa a présenté son application vendredi 24 juin dernier en présence de Rastami Spelo, le président de l’association Shimé et de plusieurs membres du conseil départemental qui ont appris par la même occasion à utiliser ce nouveau clavier. Ce dernier peut également servir à écrire le swahili et tous ses dérivés ainsi que le malgache et tous ses dialectes. L’application a donc un fort potentiel au niveau international que le jeune entrepreneur ne demande qu’à développer.
Il a d’ailleurs insisté sur l’aspect « start-up » de son entreprise et a profité de la conférence de presse de ce vendredi dernier pour faire un appel à financement, notamment pour finaliser la version Apple de son clavier, qui n’est pour le moment pas encore disponible. « Il y a de nombreuses possibilités encore à développer. À terme, j’aimerais pouvoir créer un clavier physique », annonce Rachid Abdou Moussa. L’idée est en tout cas prometteuse pour sauvegarder les langues de Mayotte et nul doute que cet outil trouvera de nombreuses utilisations dans les domaines du tourisme, des sciences, des arts, de l’enseignement, et bien d’autres !