L e Mont Choungui (594 mètres), situé au Sud de Mayotte, dans la commune de Kani-Kéli n’est pas le point culminant de Mayotte. Il est devancé par le Mont Bénara (660). Mais du fait de sa forme en pic, le mont Choungui est le plus prisé des Mahorais et des touristes. On peut y accéder à partir des villages avoisinants : Kani-Kéli, M’ronabéja, Dapani ou encore Chirongui. Leurs parcours sont néanmoins rudes.
Pour une randonnée, il faudrait quasiment une demi-journée pour atteindre le sommet. L’autre alternative est de se rendre au village de Choungui pour entamer la randonnée au pied du Mont. Nous choisirons cette seconde option. Au coeur du village, alors que l’on aperçoit des silhouettes au sommet, un sentier discret sera le départ de notre périple.
Il nous mène au milieu de maisons en tôles, de bangas en torchis (faites de terre, de bois et de paille et d’eau), nous fait traverser un champ de bananes, une coulée d’eau issue de la montagne et, où des mères de famille effectuent une partie de leurs tâches ménagères. “Bonjour !”, s’exclament les enfants aux abords du ruisseau. Les leurs probablement.
Ils nous accompagnent quelques mètres avant de rebrousser chemin. Sur les arbres, des marquages distinctifs indiquent si nous sommes sur la bonne voie : deux traits parallèles horizontaux rouge et blanc pour un oui, une croix – de mêmes couleurs – pour un non. Après un bon quart d’heure de marche combinée de quelques ascensions, et déjà la sueur coule le long du T-shirt. Voici une intersection.
En face, nous continuerions sur la piste menant au village de M’ronabéja. Mais c’est sur la perpendiculaire que nous poursuivons notre randonnée. Cent mètres plus haut à peine, et les premières racines auxquelles s’accrocher apparaissent. L’usage des mains n’est toutefois pas encore indispensable.
Un peu plus haut encore, la piste devient plus raide : cette fois il n’y a plus d’autres choix que celui d’escalader. Nous n’en finissons plus de grimper tandis que le gouffre sous nos pieds se fait plus creux. Des roches sont instables : l’attention et la concentration sont doubles.
Une heure et demie après notre départ, nous voilà enfin au sommet du mont Choungui ! La vue est imprenable. L’air est pur, la fraîcheur, douce. Le temps, idéal. Sur place, une table est cassée : elle semblait indiquer les directions des grandes villes et des grands pays du Monde. Peu importe, nous y sommes, et pourrions y rester de longues minutes, des heures mêmes à y apprécier l’île, ses villages, ses forêts, ses plages, son lagon…
Un rocher pend sur le Mont. Les moins frileux ont pour habitude de s’y poser et vivre pleinement le moment. Le temps est venu de regagner Choungui, le village. La descente n’est pas une partie de plaisir…
Nous y arriverons tout de même en 1h30, autant qu’à l’aller. Retour à la civilisation après quatre heures d’évasion. Se perdant dans nos meilleurs souvenirs, au restaurant du Mont ou sur la route du retour, promesse est faite d’y retourner. Car aussi éprouvante soit-elle, cette expérience, en famille ou entre amis, vaut la peine d’être vécue et revécue.
I.M
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