Violences conjugales : “Rien ne justifie la raclée qu’elle a prise”

Un lycéen, habitant à Passamaïnty, a été condamné à un an de prison ferme, ce mercredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le mardi 3 mai, jour de l’Aïd, il a violemment frappé sa petite amie, dans les rues de Cavani. Cette dernière a eu 30 jours d’interruption temporaire de travail (ITT) et une mâchoire fracturée.

A un mois du baccalauréat, le jeune homme est nerveux, ce mercredi, à la barre du tribunal de Mamoudzou. Ce n’est pas la dureté des épreuves qui provoque cet état, mais la possibilité de ne jamais les passer. En effet, une affaire de violences conjugales, et alors que le lycéen de Passamaïnty possède déjà plusieurs mentions sur son casier judiciaire, a de grandes chances de l’envoyer en prison plutôt qu’en salle d’examen. En comparution immédiate, ce mercredi, il ne nie pas les faits. “La jalousie m’avait envahi. Ça m’a fait mal au cœur de la voir avec un autre homme”, tente-il d’expliquer. Un discours qui a vite fait d’énerver les juges, tout comme le fait qu’il parle davantage de lui et de sa situation que de sa victime. “La jalousie, ce n’est pas de l’amour”, lui rétorque d’ailleurs la présidente du tribunal, Chantal Combeau.

Le mardi 3 mai, les deux amoureux dont l’histoire s’apparente à un “je t’aime, moi non plus” vont assister à un concert à Cavani. Prétextant un changement de baskets chez elle, la jeune femme s’éclipse sans avoir l’intention de revenir et surtout d’en aviser son petit ami. “J’ai fait le tour de Cavani parce qu’elle a dit qu’on passerait la soirée ensemble”, raconte-il à la barre. C’est en croisant la jeune femme accompagnée par un autre garçon qu’il s’en est pris violemment à elle. ”-Je lui ai mis des coups de poing.- A la tête ?- Oui.- Et quand elle était au sol, vous l’avez frappée comment ? – A coup de pied. – Et où? – A la tête.

“Ça aurait pu être un féminicide”

Sonnée, la fille présente une blessure à l’oeil gauche, des bleus sur les bras et un fracture de la mâchoire. Alors qu’il l’a déjà frappé selon elle, c’est cette fois de trop qui l’a poussée à déposer plainte, samedi dernier. Déjà passé par la détention, le jeune homme a été condamné pour des violences et des vols. Yann Le Bris, le procureur de la République, dresse d’ailleurs un portrait peu flatteur du jeune homme en rappelant que c’est “quelqu’un qui a une attitude à faire les poches pour voler des téléphones portables alors que la jeune fille est à terre”. Sur la violence des coups, il dit même que “ça aurait pu être un féminicide”.

Le tribunal a suivi ses réquisitions. Ibrahim Mattoir a été condamné à un an de prison ferme, assorti d’une autre année de sursis. Il a une obligation de soins, de formation, d’indemniser sa victime (le montant sera jugé après un nouvel examen médical), ainsi que l’interdiction de rentrer en contact avec elle ou de paraître à son domicile. Concernant son baccalauréat, les juges lui ont conseillé de faire immédiatement une demande de permission de sortie pour qu’il puisse le passer, lui rappelant que s’il ne pouvait finalement pas, c’était de “sa faute”.

 

La gestionnaire du port de Longoni, Ida Nel, en garde à vue

Le parquet national financier (PNF), chargé entre autres de lutter contre la délinquance en col blanc, se penche depuis quelques temps sur les activités du port de Longoni. Un intérêt tellement marqué qu’il a envoyé des magistrats et des gendarmes sur place, depuis mardi, pour procéder à des perquisitions, selon nos informations. Outre la saisie de documents, l’équipe parisienne, aidée par la section de recherches de la gendarmerie de Mayotte, ont placé Ida Nel en garde à vue, comme le révèlent nos confrères du Journal de Mayotte, ce mercredi soir. Celle-ci serait intervenue mardi soir et prolongée ce mercredi. Le lieu est le théâtre régulier de tensions entre le conseil départemental de Mayotte, qui en a la charge, et le gestionnaire, la société Mayotte Channel Gateway (MCG) de la femme d’affaires.

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