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Fahadi Abdou Chef a été condamné à douze ans de prison, avec interdiction de porter une arme et interdiction de quitter le territoire français.

La cour d’assises de Mayotte a prononcé, ce jeudi 12 septembre, une peine de douze ans de prison à l’encontre d’un homme, auteur multirécidiviste de violences, pour tentative de meurtre en 2020 à Cavani. Aujourd’hui âgé de 23 ans, il avait roué de coups au visage un ressortissant burundais, provoquant des lésions au cerveau et une infirmité permanente chez la victime.

Une peine de douze ans de prison ferme a été prononcée à l’encontre de Fahadi Abdou Chef, ce jeudi 12 septembre. Depuis mercredi, cet homme de 23 ans comparaissait devant la cour d’assises de Mayotte pour tentative de meurtre et violences en réunion sur un individu né au Burundi. Le 11 septembre 2020 dans la soirée, un groupe de cinq personnes jettent des pierres sans raison apparente sur deux Burundais dans le quartier de Cavani (Mamoudzou). L’un d’eux tombe au sol, Fahadi Abdou Chef lui porte alors des coups répétés à la tête et lui écrase le visage avec le talon. La victime se retrouve gisant dans une flaque de sang, les premiers témoins de la scène le croient mort. Ces blessures provoquent un traumatisme crânien grave chez la victime, qui souffre aujourd’hui d’une infirmité permanente.

Fahadi Abdou Chef était donc jugé mercredi et jeudi pour tentative de meurtre et violences en réunion. Le jury a décidé de le condamner à douze années d’emprisonnement, avec interdiction de porter une arme pendant cinq ans et interdiction de quitter le territoire français.

« L’intention de commettre un homicide ressort clairement »

Une peine qui correspond aux réquisitions de l’avocat général, Yann Le Bris. Dans son réquisitoire, ce dernier a insisté sur « l’agression incompréhensible qui a saccagé la vie de la victime en quelques minutes. Le 11 septembre 2020, cette dernière, âgée de 33 ans, avait des projets, des espoirs, des amis. Le 12 septembre, tout cela s’est envolé. Désormais, il vit au ralenti en ayant perdu toute vitalité physique ».

« L’intention de commettre un homicide ressort clairement », selon le représentant du ministère public, à la fois « dans la répétition des coups, dans leur violence et aux endroits où ils ont été portés. » Il analyse l’agression de ce soir-là « presque comme une suite logique » dans le parcours de l’individu, « comme un refus de prendre en compte les avertissements judiciaires » alors qu’il a été condamné à sept reprises. Des condamnations très proches dans le temps. En août 2018, il est jugé pour vol avec violence, en septembre 2018 pour vol en réunion, en novembre 2018 pour violence sur personne chargée de l’autorité publique, en novembre 2018 encore pour violence aggravée par deux circonstances etc. L’avocat général estime que la prison ferme est la réponse la plus adaptée au comportement de l’individu : « Dans le cas de profils comme ce garçon, quand la justice leur a tendu la main, ils ont pu avoir la capacité de se transformer ». 

« La seule école qu’il a connue c’est la rue »

De son côté, Maître Soumetui Andjilani, l’avocat de la défense, considère que l’intention de perpétuer un homicide n’est pas clairement établie. « Voulait-il le tuer ? Non, moi je veux répondre « non » à cette question. Il n’y a pas assez d’éléments dans le dossier qui permettent de prouver cela ». Dans sa plaidoirie, il décrit un jeune garçon qui a connu «  l’hostilité du quartier de Cavani », son profil lui rappelle celui de nombreux autres jeunes également « entrés dans le moule de la délinquance ». « Fahadi Abdou Chef n’avait pas assez d’argent pour se nourrir, alors il a rejoint la bande de Cavani », justifie-t-il. A la mort de sa grand-mère, alors qu’il avait 13 ans, « la seule école qu’il a connue, c’est la rue ». Tandis que l’intéressé se trouve en détention provisoire depuis quatre ans, son avocat déclare « c’est déjà beaucoup. La prison ne construit pas un homme ». Du fait des quatre années déjà purgées, il reste aujourd’hui huit années de prison à Fahadi Abdou Chef.