Ce mardi, plusieurs affaires ont été jugées devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Un premier prévenu a été condamné à huit mois de prison pour agression sexuelle, un deuxième quatre mois de prison avec sursis pour atteinte sexuelle par un majeur sur un mineur de 15 ans.
Le 26 juin 2023, la police intervient dans la nuit à Tsoundzou 1 (Mamoudzou). Une femme les a appelés, la tête baissée, le regard fuyant, elle dit avoir subi une tentative de viol. Alors qu’elle dormait en sous-vêtements, un homme aujourd’hui âgé de 22 ans s’introduit dans sa case en tôle armé d’une machette et cagoulé, il la déshabille et aurait tenté de la violer. « Lors de sa garde à vue, le prévenu déclare avoir voulu acheter des bières auprès de la femme. Il toque, en l’absence de réponse de sa part, il la réveille et demande si elle veut faire l’amour. Elle répond « non », il lui propose alors 200 €, elle refuse à nouveau », rapporte Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou alors que le prévenu est absent à l’audience. Le procureur de la République, Mehdi Ben Mimoun, souligne dans son réquisitoire l’addiction du prévenu à l’alcool. « L’homme avait consommé trois bouteilles de vodka dans la soirée, et il venait encore pour acheter de l’alcool ». Le tribunal l’a condamné à huit mois d’emprisonnement pour agression sexuelle avec usage ou menace d’une arme. Il lui est interdit de porter une arme pendant cinq ans, il est privé du droit d’éligibilité et il doit également reverser 2.000 euros de dommages à la victime.
“L’adolescente ne pouvait pas s’échapper”
Chaque jour, la jeune fille âgée de 15 ans qui habite à Tsingoni se rendait chez son voisin alors âgé de 20 ans pour recharger le panneau solaire de la famille. « Un jour, il lui dit de monter sur le lit et lui dit vouloir faire l’amour avec elle. L’adolescente ne pouvait pas s’échapper. Elle tombera enceinte », décrit Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel, qui résume les faits en l’absence du prévenu et de la victime lors de l’audience. Après cela, ils continuent de se fréquenter du 1er avril 2022 au 13 octobre 2023. Dans un premier temps, la jeune fille dit être d’accord, plus tard elle dira que c’est la famille du garçon qui lui a demandé d’agir ainsi. Elle finit par se rendre à la gendarmerie et porter plainte sur recommandation de son père. « Elle raconte lors du premier rapport avoir dit non, puis avoir fermé les yeux et ressenti des douleurs. » Le prévenu se déclare en union libre avec elle. Le tribunal l’a condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour atteinte sexuelle par un majeur sur un mineur de 15 ans. Il lui est aussi interdit d’exercer une activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs pendant 10 ans et écope d’une peine d’inéligibilité pendant cinq ans.
Un procès avec onze accusés pour tentative de meurtre
Un procès hors normes s’est ouvert ce mardi 17 septembre, avec onze hommes qui comparaissent devant la cour d’assises des mineurs. Plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre eux : tentative de meurtres, vol avec arme, violence avec usage et menace d’une arme, violences en réunion, dégradation d’un bien d’autrui. Les faits se sont déroulés en février 2020. Deux personnes se sont constituées parties civiles. Un huis clos a été demandé par la cour d’assises lors de la tenue du procès. Il s’achèvera le mercredi 25 septembre.
Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.