Meurtre à Chiconi en 2018 : deux accusés espèrent réduire leur peine en appel

Ce mardi 16 mai, débute le procès en appel de deux jeunes hommes devant la cour des assises. Ils sont de nouveau jugés, jusqu’à ce mercredi, pour la mort d’un homme de 65 ans en juillet 2018. Il avait été retrouvé étranglé dans un chemin à proximité de la station d’épuration de Chiconi.

Condamnés en juin 2022 pour le meurtre d’un sexagénaire à Chiconi en juillet 2018, deux jeunes hommes de 22 et 33 ans ont fait appel du jugement. En première instance, ils avaient reçu une peine de 22 ans de prison chacun. Celui qui était mineur à l’époque des faits affirme aujourd’hui « qu’il y a des doutes. Il y a des choses que je reconnais et d’autres non ». Son aîné estime, de son côté, que « la peine est trop longue », même s’il reconnaît cependant avoir été présent dans la nuit du 1er au 2 juillet 2018, quand un groupe d’une dizaine d’individus cherchait à se rendre à Sada pour cambrioler des maisons.

Connus sur l’île pour une série de cambriolages violents, ils se sont séparés en deux groupes en chemin. Celui des accusés, dans lequel se trouvait deux autres personnes, a aperçu une camionnette, avec dedans, la victime, un retraité de 65 ans, et une femme, près de la station d’épuration de Chiconi. Ils y ont vu une opportunité. D’après le gendarme chargé de l’affaire, ils cherchaient sûrement à voler la voiture. 

Étranglé avec un châle

Sauf que la victime ne s’est pas laissée faire. Elle s’est débattue et a essayé de se défendre comme le démontrent les hématomes sur son corps. Le sexagénaire est même arrivé à griffer son assaillant. Un membre du groupe surnommé « Kambi » (condamné à 22 ans de réclusion en juin 2022) a donné des coups de couteau, mais aucun n’était létal. Le plus jeune, jugé ces mardi et mercredi, est accusé d’avoir alors attrapé le châle de la prostituée et d’avoir étranglé la victime avec. C’est d’après le médecin légiste, la cause de la mort. Son coaccusé aurait maintenu le sexagénaire au sol. Le quatrième, « Moingolo » (condamné à huit ans en première instance, mais jamais retrouvé), aurait tenu la femme à distance. Laissant le corps inanimé, ils sont partis avec un téléphone, les clés de la voiture et une arme à feu, qui n’a jamais été retrouvée. C’est au petit matin qu’une dame venant nettoyer ses affaires dans l’eau de la rivière à proximité a découvert avec horreur le corps. La fille de la victime se remémore d’une voix tremblante, ce mardi : « J’ai reçu un appel, on m’a dit que mon père était mort. Quand je suis arrivé, il était allongé sur le sol, j’ai vu ses blessures, du sang, ses pieds étaient sales ». Ses proches décrivent l’homme bon, attentif, présent, très pratiquant, charitable et sans problème.

Après le premier procès qui s’est terminé le 26 juin 2022, les deux accusés espèrent réduire la peine initiale au moment du verdict, ce mercredi. À cause de sa maturité et de son absence d’émotion, la minorité du plus jeune n’avait pas été prise en compte lors du premier jugement. Pour le deuxième, l’absence d’ADN défendue par maître Aurore Baudry n’avait pas non plus convaincu les jurés. 

 

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