Un maçon de Chirongui a été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, ce mardi 8 novembre. Il a été arrêté un mois après avoir été surpris en train de transporter 17 clandestins qui venaient juste de débarquer à M’tsangamouji, dans la nuit du 21 au 22 mars 2021.
Son arrivée tardive au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 8 novembre, lui a peut-être permis de réduire un peu sa peine. L’homme de 39 ans est entré dans salle d’audience au moment des réquisitions du Parquet, expliquant qu’il n’avait pas été orienté vers la bonne salle du tribunal judiciaire. Malgré ce contre-temps, il a été invité à donner quand même sa version des faits concernant de l’aide à la circulation d’étrangers en France, un refus d’obtempérer et la mise en danger d’autrui. Dans la soirée du 21 mars 2021, vers minuit, alors que les gendarmes ont appris qu’une embarcation transportant des clandestins venait de d’arriver sur les côtes, un barrage est installé à Sada. Deux véhicules l’un derrière l’autre forcent alors le contrôle. Ils sont immobilisés un peu plus loin. Dans le premier, le prévenu refuse de suivre les militaires. Pire, il se débat et, grâce à l’intervention de l’autre conducteur, il réussit à s’enfuir dans la forêt. Il laisse alors ses 17 passagers avec les gendarmes. Ce n’est qu’un mois plus tard qu’il est finalement interpellé.
Sa présence près de la plage a été constatée
Sans avocat à l’audience, ce maçon de Chirongui et père de trois enfants a bien du mal à se défendre, même s’il essaye d’avoir réponse à tout. Ce soir-là, s’il a pris l’utilitaire de son neveu, « c’est pour aller chercher un frigo ». Il l’utilisait de nuit puisque le véhicule « n’était pas en règle ». « Un monsieur m’a arrêté et m’a demandé de les emmener. Je ne savais pas qu’ils étaient clandestins ni combien ils étaient », raconte-il, ce mardi. Sa défense paraît un peu juste, surtout au vu de l’enquête qui a déterminé que l’homme originaire également des Comores est allé directement sur la plage chercher les clandestins. Ces derniers, venus d’Anjouan, ont confirmé avoir payé « cinquante euros par personne » pour être acheminés vers le sud.
Pour le refus d’obtempérer, il confirme avoir traversé la zone de contrôle parce qu’il était paniqué. « – Mais je me suis bien arrêté un peu plus loin. – Attendez, vous vous êtes cachés dans la campagne pendant un mois », fait remarquer Julie Vignard, la présidente du tribunal. « -Non, je n’étais pas caché. -Vous vous êtes rendus à la gendarmerie ? – Heu… » Quant à la plaque d’immatriculation de l’utilitaire couverte de boue, il répond que « c’était la saison des pluies ».
Le représentant du ministère public, Anthony Chaussy, a requis dix-huit mois de prison ferme, puis finalement douze après avoir constaté que le prévenu s’était déplacé. Il a demandé également une interdiction du territoire français (ITF) de cinq ans. Le tribunal l’a suivi sur la durée de la peine, mais l’a assorti d’un sursis de six mois.
Elle volait sa patronne pour recharger le crédit de son téléphone
Une employée de maison d’une trentaine d’années a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour avoir escroqué sa patronne. Le 18 mars 2020, à Mamoudzou, elle a pris une photographie de la carte bancaire posée sur sa table. Puis, elle a procédé à la recharge des crédits de son téléphone portable pour treize euros. Agé de 27 ans, une de ses amies (poursuivie elle aussi) en a fait de même pour vingt euros, tout comme un autre ami. Tous ont reconnu les faits. Cependant, au regard de la somme subtilisée en quelques jours (1.720 euros), la photographie de la carte est sans doute passée dans beaucoup plus de mains que prévu. Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel a infligé trois mois de prison avec sursis aux deux femmes. La demande de partie civile a bien été reçue, mais la plaignante, absente de l’audience, n’a pas estimé son préjudice.