Jeudi, en milieu d’après-midi, un détenu d’une trentaine d’années, incarcéré pour des délits mineurs, est parvenu à s’évader alors qu’il effectuait un travail de ménage en extérieur. Il ne lui restait que quelques mois de détention à purger.
« Nous n’arrivons pas trop à comprendre. Il a dû avoir un flash, un déclic sur le moment, et regrette probablement son geste aujourd’hui », analyse le chef d’escadron François Bisquert, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Jeudi, aux alentours de 15h30, un détenu de 27 ans incarcéré au centre pénitentiaire de Majicavo s’est échappé alors qu’il effectuait des travaux de ménage. Sorti quelques minutes avec un surveillant aux abords extérieurs de l’enceinte de la prison pour vider des poubelles, il aurait, selon toute vraisemblance, profité d’un moment d’inattention de l’agent pénitentiaire pour prendre la fuite en courant. L’alerte a immédiatement été donnée, et les différents « plans de recherche » de la gendarmerie (avis de recherche avec descriptif physique et habillement, passage en revue de l’entourage et des anciens domiciles connus…) ont été activés pour retrouver sa trace. Des patrouilles piétonnes, des contrôles routiers et une section aérienne ont été déployés et un dispositif d’une quinzaine de personnes – le détachement spécial d’intervention (DSI) des gendarmes mobiles de Koungou – a été mobilisé jusqu’en début de soirée pour retrouver le fugitif. Pour l’heure, les recherches n’ont rien donné.
Trois ans de prison supplémentaires encourus
L’homme, qui purgeait une « petite peine » à Majicavo, était notamment connu de la justice pour des vols avec effraction. S’étant « relativement bien comporté » depuis le début de son incarcération, il n’avait plus que « trois ou quatre mois » de détention à effectuer. D’où l’étonnement des forces de l’ordre. C’est d’ailleurs précisément en raison de son bon comportement et au regard de sa faible dangerosité que l’administration pénitentiaire avait accepté de lui confier le travail en extérieur qui lui a finalement fourni l’occasion de s’échapper. Sa cavale risque cependant d’alourdir considérablement sa note, si le détenu est repris. En effet, pour le délit d’évasion « simple » – commis sans violence, effraction ou corruption – il encourt désormais une peine de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende (article 434-27 du code pénal). Bien plus donc que les quelques mois qu’il lui restait à purger. En outre, « il s’agit d’un Français, pas d’un ESI [Étranger en situation irrégulière ndlr] », précise le chef d’escadron Bisquert. Dès lors, il ne pourra pas voyager aussi facilement qu’un M’déré* s’il souhaite aller se cacher dans les îles voisines. Inscrit au Fichier des Personnes Recherchées (FPR), toute tentative de quitter Mayotte par les voies normales et légales lui est par ailleurs impossible.
*L’Anjouanais Abderemane Nassur, dit M’déré, a été appréhendé en décembre dernier à l’issue d’une cavale de deux ans au cours de laquelle il avait effectué plusieurs allers-retours entre Mayotte et Anjouan.
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