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Nafouandine a été condamné à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Un trentenaire a été condamné ce mardi pour avoir agressé sexuellement ses trois cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans. Les faits qui se sont étalés sur deux ans ont été révélés par l’aînée de la famille en 2022. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a reconnu coupable, et l’a condamné à huit ans de prison ferme. Il devra indemniser les trois victimes à hauteur de 35.000 par personne, ainsi que la mère de famille.

« Je ne me rappelle pas », martèle le prévenu, Nafouandine*, tandis que la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, Ariane Balg, le questionne dans la salle d’audience ce mardi 10 septembre. Alors qu’il était hébergé par sa tante à Bandraboua depuis son départ d’Anjouan, l’homme a commis des agressions sexuelles sur ses trois petites cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans entre 2016 et 2018. Toutes décrivent le même scénario : il profitait de l’absence de sa tante pour frotter son sexe contre le leur, les pénétrer et les forcer à faire des fellations. Pour qu’elles gardent le silence, il menaçait la plus petite, Sarah** 6 ans, de la frapper, disait à Samira**, 8 ans, qu’il faisait la même chose à ses sœurs et que cela ne mènerait à rien de parler tandis qu’il disait à l’aînée, Emma**, 11 ans, qu’il ferait du mal à sa mère. Toutes ont gardé le lourd secret. La mère n’aurait rien vu, même si elle évoquait les voir mal à l’aise en la présence de Nafouandine, « je pensais que c’est parce qu’il les frappait ». Ce que reconnaît l’homme, qui n’a pas voulu d’avocat, est qu’il les « embêtait » parce que, selon lui, elles traînaient après l’école. Emma, qui s’est absentée de cours pour assister au procès, tient à préciser qu’elles rentraient toutes directement après les cours. Pour Emma, le calvaire cesse lorsqu’elle est en cinquième et qu’elle riposte aux énièmes coups que lui assène son cousin. Lui déménage quelque temps plus tard au fond de la cour de la maison, après son mariage.

Un développement psychique compromis

Tout explose le 19 août 2022, lorsque Sarah revient du champ accompagnée de son beau-père avec une somme d’argent. Sa grande sœur la questionne, et la petite confie que son beau-père l’a violée. Emma se livre alors sur les agissements que lui faisait subir son cousin. Nafouandine et le beau-père sont escortés par les membres de la famille au commissariat, en pleine nuit « pour ne pas alerter les voisins », raconte la mère des trois filles. Elles portent toutes plainte et racontent les mêmes faits, qui sont requalifiés en agressions sexuelles. Si le beau-père s’est enfui, le trentenaire est quant à lui interrogé, mis en examen et placé en détention provisoire. Pendant la garde à vue, il ne nie pas les faits « si elles le disent, c’est possible, je ne sais pas » et évoque des trous de mémoire ou de la sorcellerie. A la barre, il nie les faits et maintient être victime de sorcellerie et d’acharnement. Pourtant, les examens médico-légaux corroborent la version des trois sœurs. Les examens psychologiques évoquent des troubles du développement chez la petite Sarah, conséquence possible des agissements de l’homme.

La peur au ventre

Au cours de l’audience, il demande pardon à la famille, et précise : « Je ne suis pas méchant, elles ne doivent pas avoir peur de moi ». La peur, c’est pourtant ce qu’il inspire à la famille, l’une des filles quitte d’ailleurs l’audience et ne reviendra qu’à la fin de celle-ci, insiste Maître Mélanie Trouvé. L’aînée espère « qu’une peine lui permettra de comprendre que ce qu’il a fait est mal et qu’elle sera suffisamment longue pour éviter qu’il reconnaisse les gens à qui il a fait du mal ». La mère déclare avoir enchaîné les hospitalisations depuis les révélations de ses filles. Une autre émotion domine dans la salle, la culpabilité, celle que les trois expriment de ne pas avoir parlé plus tôt, surtout chez Emma, la grande sœur : « Si j’avais parlé plus tôt, il n’aurait peut-être pas fait subir ça à mes sœurs ».

Leur mère et elles, constituées partie civile, ont demandé une indemnisation financière. Le ministère public, en la personne de Stéphanie Pradelle, préconise de le maintenir en détention, le risque de récidive est trop grand. Il est finalement condamné à 8 ans d’emprisonnement avec maintien en détention. Cette peine est assortie de l’interdiction de contact avec les trois victimes pendant 10 ans et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant la présence de mineur. Après avoir purgé sa peine de prison, il devra commencer un suivi socio-judiciaire durant cinq ans. Chaque sœur obtient la somme de 35.000 euros de dédommagement et la mère de famille 12.000 euros.

*Habituellement, lorsqu’un prévenu est condamné à plus d’un an de prison ferme, nous déclinons son identité complète. Néanmoins, dans un souci de protection de l’anonymat de ses victimes, appartenant à la même famille, nous avons décidé de ne pas indiquer le nom complet du condamné.

** Nom d’emprunt.

Huit mois de prison ferme pour tentative d’agression sexuelle

Alors que la jeune femme sortait dans sa cour pour se rendre aux toilettes dans la nuit du 16 juin 2022 à Mamoudzou, elle tombe nez à nez avec un homme cagoulé et armé d’une machette. Il la menace, lui plaque l’arme contre la cuisse et tente de la faire taire. Elle se débat et réussit à le désarmer. Lorsqu’il prend la fuite, la mère et la sœur, alertées par les cris de la victime, réussissent à l’immobiliser. Il parvient tout de même à s’échapper en laissant derrière lui l’arme, ses tongs, et le téléphone de la victime, qu’il avait subtilisé. Toutes les trois parviennent à identifier leur voisin, un homme âgé de 23 ans au moment des faits, qui avait fait des avances à la jeune fille, qu’elle aurait déclinées quelque temps auparavant. Déjà condamné pour des faits de vols avec violence, il a été reconnu coupable de tentative d’agression sexuelle et de vol et doit purger une peine de huit mois de prison ferme.

Une fillette de deux ans victime d’attouchement

 Dans la nuit du 29 juillet 2024, les pompiers et la police sont appelés pour une agression sexuelle sur un enfant de 2 ans. Sa mère, qui les a appelés, raconte alors avoir surpris son voisin de palier seul dans sa chambre avec sa fille née en 2022. Plus tard dans la soirée, cette dernière adopte des comportements inhabituels, en évoquant celui qu’elle appelle « tonton ». Il reconnaît avoir frotté son sexe contre la cuisse de la jeune fille, mais nie avoir voulu « aller plus loin ». « Je n’ai pas pénétré », tient à rappeler l’homme à la présidente du tribunal. Il a été condamné à 16 mois de prison, dont 6 de sursis probatoire.