Un homme de 45 ans a été condamné à un an d’emprisonnement, dont six mois de sursis, pour une agression sexuelle sur mineur, ce mardi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Cet habitant de Trévani avait touché les seins et fait des propositions d’ordre sexuelle à sa voisine de 14 ans. L’affaire a pu sortir du cadre familial et se faire connaître de la justice en novembre 2020 grâce à la psychologue scolaire et au courage de l’adolescente.
Au cours de l’année 2019, une fille de quatorze ans a été victime d’une agression sexuelle à Trévani. Les faits se sont déroulés dans la cour commune de l’ancien domicile de la jeune fille. Ce jour-là, profitant de l’absence des parents, le propriétaire et voisin a pénétré dans la maison de la victime, sans autorisation. Il a d’abord interrogé l’adolescente sur des sujets intimes. « Est-ce que tu as déjà embrassé ? », a-t-il demandé à l’adolescente, en présence de son petit frère. Se sentant mal à l’aise, elle a quitté la cour commune et a cherché refuge dans une chambre de sa maison. Cependant, l’homme l’a suivie. Dans la pièce, « il a effleuré mes seins, car je l’ai senti. Ensuite, il a tenté de mettre sa main sous ma jupe et il m’a demandé de toucher son sexe », témoigne-t-elle de nouveau à la barre, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou.
Du côté du prévenu âgé de 45 ans, par ailleurs éducateur sportif, les déclarations n’ont pas arrêté de changer. Admettant d’abord avoir voulu toucher les seins de la jeune fille, il nie tout contact, lors de l’audience, ou alors qu’il s’agissait « d’un accident ». Des modifications répétitives qui n’ont pas échappé à la vigilance du substitut du procureur, Paul Thibault. « Il est impossible d’obtenir la même réponse, lorsqu’on pose la même question deux fois d’affilé », constate-il.
« Il a tout nié, j’étais bouleversée »
« Est-ce que c’est grave pour un homme d’une quarantaine d’années de toucher les seins d’une petite fille de 14 ans ? », demande le juge Clément Le Bideau. A cette question claire, le père de huit enfants a eu du mal à prononcer le mot « oui ». Son comportement fuyant, mêlant dénégations et série d’excuses comme « je ne le ferais plus », est à l’opposé de celui de la brillante lycéenne. Déterminée, claire dans son récit, elle raconte aussi le calvaire psychologique vécue alors. L’adolescente avait toujours considéré le voisin comme digne de confiance, ce qui rend l’incident encore plus dévastateur. Pareil quand une confrontation a eu lieu en présence de sa mère, son voisin et son épouse. « Il a tout nié, j’étais bouleversée », admet celle qui a fini par se confier à la psychologue de son établissement. À 18 ans aujourd’hui, elle affirme devant le tribunal correctionnel que « ça va mieux ». Mais les ombres du passé demeurent présentes dans son esprit. Les idées noires qui ont assombri une partie de sa jeunesse ne s’effacent pas si facilement. « Je n’arrivais même pas à manger, j’avais envie de me suicider », reconnaît-elle.
Reconnu coupable, l’employé municipal qui n’a jamais eu affaire à la justice auparavant se voit infliger une peine de douze mois d’emprisonnement, dont six mois avec sursis probatoire. De plus, il est soumis à une interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs pour les cinq prochaines années, ainsi que d’une inéligibilité de même durée. Son nom sera inscrit au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes). Enfin, il devra dédommager la victime à hauteur de 2.000 euros.
Les agresseurs des agents de l’OFB aux Assises
La cour d’assises de Mayotte juge, depuis ce lundi, deux hommes âgés respectivement de 21 ans et 43 ans pour un vol avec arme et violences volontaires. Le 12 mars 2021, deux agents de l’Office français de la Biodiversité (OFB) patrouillaient dans le sud de Mayotte pour empêcher le braconnage de tortues, quand ils ont aperçu un kwassa s’approcher des côtes. Ils ont suivi l’embarcation jusqu’à la plage de Mgnambani. Là, ce sont eux qui ont été finalement piégés, l’un des agents ayant été même attrapé et blessé grièvement. Une arme de service a été également subtilisée. Leurs agresseurs, de nationalité comorienne, sont jugés jusqu’à ce mercredi. Ils encourent vingt ans de prison.
Deux ans de prison pour quatre coups de couteau
Un jeune homme, qui aura 20 ans dans quelques jours, a été extrait de la prison de Majicavo-Koropa pour son procès, ce mardi matin. Originaire d’Iloni, le prévenu était en détention provisoire pour avoir poignardé à quatre reprises un autre jeune homme à Dembéni, le 3 juin 2022. Alors qu’il le décrit comme « poli » et « à qui on donnerait le bon dieu sans confession », le substitut du procureur Paul Thibault estime cependant « que ses déclarations sont battues en brèche par la froide réalité des faits ». Car les auditions n’ont fait qu’évoluer jusqu’au jour même du procès. Le jeune homme se dit au départ la cible de coups portés de plusieurs agresseurs, dont fait partie la victime, dans un contexte d’affrontements entre bandes. Ce n’est qu’en étant à terre qu’il aurait sorti son couteau de sa sacoche pour porter les quatre coups. « Comment ? Avec un bras élastique ? », interroge le substitut du procureur face un interlocuteur qui reste silencieux. Il demande de la prison ferme, rappelant qu’il fait l’objet d’une condamnation pour vol.
Le tribunal correctionnel a finalement décidé de le condamner à 24 mois de prison dont six mois avec sursis. Il a également une obligation de travailler ou de suivre une formation.