Dix-huit mois de prison pour un coup de sabre

Un jeune homme de 20 ans a été reconnu coupable de violences aggravées, ce mardi 9 mai, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Il a presque sectionné la main d’un autre jeune avec un sabre, à Kawéni. Cette blessure a nécessité 60 jours d’ITT. Il a été condamné par le tribunal à 18 mois de prison, avec une interdiction de porter une arme pendant cinq ans.

« Je ne peux plus attraper un stylo ou une fourchette. Même écrire me fait mal. » Le 17 novembre 2020, la vie de la victime a définitivement changé. Sa main a été presque sectionnée par un coup de sabre, les médecins ont recommandé 60 jours d’interruption temporaire de travail (ITT), sous réserve de cicatrisation de la plaie. Le prévenu âgé de 20 ans n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà été condamné plusieurs fois pour des faits similaires. Les deux jeunes hommes se connaissent apparemment depuis le lycée. D’abord amis, ils se sont disputés pour un « regard bizarre » ou des menaces. Depuis, les deux ont intégré des bandes rivales et cultivent toujours cette haine vis-à-vis de l’autre.

Pourtant, le 17 novembre 2020, le prévenu a eu d’ailleurs un emploi du temps chargé. Dans l’après-midi, il s’est attaqué, avec un sabre et deux complices, à une entreprise de Kawéni. Ils sont repartis avec des ordinateurs portables et un téléphone (il a été condamné en 2020 à deux ans de prison pour ça). Puis quelques heures plus tard, il a croisé le chemin de la victime, en sortant de son banga, soûl. L’agresseur s’est plaint des chiens de la victime. Il lui aurait ensuite donné un coup de bouteille cassée. Néanmoins, le jeune homme réfute à la barre du tribunal correctionnel, ce mardi, en affirmant qu’il buvait dans une canette. Son ancienne petite-amie a, en tout cas, confirmé sa version. Les choses sont allées ensuite plus loin, puisqu’il a sorti son sabre et attaqué la victime, lui sectionnant plusieurs tendons au niveau du poignet. « Je n’avais pas de sabre. Lui, par contre, avait une machette », se défend encore le prévenu. Au cours de l’altercation, la victime a réussi à prendre la fuite et a récupéré le sabre tombé. Le voyant ensanglanté, sa sœur a appelé direct les secours. Une bande arrive et fracasse la maison, ils blessent les habitants et cassent la porte. Ils sont là pour reprendre le sabre. Le père de la victime, lui tend à travers ce qu’il reste de la porte. Les secours évacuent la victime.

Une blessure handicapante

Interrogé sur les séquelles de sa blessure, la victime témoigne : « Je peux conduire, mais je ne peux plus attraper un stylo, ou une fourchette. Même écrire me fait mal ». Se pose aussi la question de savoir s’il va pouvoir retravailler après son incarcération. Le prévenu nie avoir blessé le jeune homme. « Je ne me souviens pas qu’il ait eu du sang » déclare-t-il. La juge, surprise de sa réponse, demande alors : « Comment n’avez-vous pas vu s’il y avait du sang ? ». Pour se défendre, puisqu’il n’a pas d’avocat, il affirme vouloir participer à l’éducation de son enfant à naître et espère donc ne pas recevoir une peine trop lourde.

Il a été reconnu coupable par le tribunal et condamné à 18 mois de prison ferme, soit au-delà de l’année de prison ferme requise par le Parquet. Il a également une interdiction de porter une arme pendant cinq ans. En l’absence d’avocat de la partie civile et de l’expertise d’un médecin, une audience sur les intérêts civils sera tenue pour évaluer le préjudice physique subi par la victime elle aussi en prison.

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