Dix ans après, l’agresseur sexuel n’échappera pas à la prison

Âgé de 18 ans au moment des faits, un homme qui en a dix ans de plus aujourd’hui écope de cinq ans d’emprisonnement ferme dont un an avec sursis pour des faits de viols requalifiés en « agressions sexuelles » et commis entre 2013 et 2014 sur une jeune fille de cinq ans, dans la commune de Tsingoni. Il n’était pas présent à l’audience. Le tribunal de Mamoudzou a donc assorti cette décision d’un mandat d’arrêt.

« On juge des faits plus de dix ans après, des faits particulièrement graves et d’une complexité quasi nulle. Il ne s’est rien passé pendant neuf ans ! », gronde l’avocate en charge de la défense de la jeune fille, qui vit désormais en métropole. La voix de la robe noire résonne, mais demeurera sans écho. Tout le monde est d’accord pour dire que dix ans d’attente, c’est beaucoup trop long. La mère de famille qui a déposé plainte en janvier 2014 aurait probablement acquiescé. Elle n’a cependant pas fait le déplacement, tout comme l’auteur des faits, placé sous contrôle judiciaire après une année en détention provisoire.

Le jeune homme était jugé en son absence pour trois faits distincts commis sur la commune de Tsingoni. Outre des fellations, il avait imposé une pénétration à la jeune fille de 5 ans à l’époque. Les dix années d’instruction de l’affaire qui ont suivi auraient pu faire prendre « une tout autre direction » au dossier, assène encore l’avocate. Pour « viols sur mineur », Omar Chindra, qui avait quelques années plus tôt fait l’objet d’un signalement pour une autre agression sexuelle, encourait vingt ans de réclusion criminelle. Deux fois plus que ce qu’il risquait, ce mardi, à l’audience du tribunal correctionnel présidée par Virginie Benech.

Pour l’avocate des parties civiles, les trois faits reprochés au prévenu ne sont pourtant rien d’autres que des viols. « Le juge d’instruction le dit lui-même, c’est une correctionnalisation en opportunité ! ». Le tribunal a suivi de près les réquisitions du parquet, condamnant par défaut l’homme de 28 ans à cinq ans d’emprisonnement fermes dont un an avec sursis. Par ailleurs, il devra dédommager la jeune fille à hauteur de 20.000 euros au titre des dommages et intérêts. Il fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt.

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