Le procès de onze hommes, ayant réalisé quatorze cambriolages en 2016, a eu lieu en février 2022. Seul l’un des membres du gang qui dérobait les coffres-forts de supermarchés n’avait pas encore été jugé. Son procès s’est ouvert ce mercredi 22 février à la cour d’assises de Mayotte et durera trois jours.
Il est soupçonné de cinq faits sur les quatorze cambriolages opérés par le « gang des coffres-forts ». L’homme jugé ce mercredi 22 février et jusqu’à vendredi, à la cour d’assises de Mayotte, faisait partie du groupe d’hommes armés qui dérobait les coffres-forts de supermarchés ou de sociétés. Ils étaient douze au total dont onze jugés en février 2022. Tous ont été reconnus coupables de “vols en bande organisée” et “vols en bande organisée avec arme”. Celui qui est présenté comme le chef, Anchridine Abdou, dit “Oasis”, a été condamné à la peine la plus lourde, dix-huit ans de prison. Les autres, âgés de 23 à 42 ans, ont été condamnés à des peines allant de trois à dix-sept années de prison.
Accusé d’avoir fait le guet
Si le dernier membre du gang n’avait pas encore été jugé, c’est parce que son avocate était en métropole le jour du procès. Il lui aura donc fallu attendre un an de plus pour connaître le verdict de la cour. « Vous avez participé à des cambriolages au préjudice de plusieurs magasins tels que Doukabe ou Sodicash », rappelle l’avocat général Albert Cantinol. L’homme, âgé de 20 ans au moment des faits, est notamment accusé d’avoir fait le guet devant le Sodicash de Tsingoni, le 24 mars 2016. « Moi j’étais à l’extérieur, je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans le magasin », se défend-t-il. Pour le prévenu, c’est le chef de gang dit “Oasis” qui orchestrait les cambriolages. Tous partaient de Kawéni en voiture et les rôles étaient attribués par le leader.
La nuit du cambriolage du supermarché de Tsingoni, le « gang » n’est pas parvenu à dérober le coffre-fort. « Vous vous êtes donc rabattus sur des bouteilles d’alcool pour un préjudice estimé à 1 400 euros », souligne l’avocat général. Le prévenu serait également impliqué dans un cambriolage à Bandrélé ainsi qu’au Sodicash de Bandraboua où le préjudice estimé s’élève à 10 000 euros. « Nous étions toujours cagoulés et gantés, c’est ce que demandait Oasis », précise l’homme à la barre. Quasiment tous détenaient également une arme. Des pieds de biches, mais aussi des disqueuses ou des barres à mine. A chaque fois, ils suivaient le même mode opératoire. De nuit, avec une partie de la troupe pour faire le guet, une partie des hommes entrait par effraction dans des supérettes et s’en prenait aux coffres-forts. Et si cette étape était trop compliquée, ils dérobaient des cigarettes ou des bouteilles d’alcool.
72 000 euros dérobés à Chiconi
Parmi les faits les plus importants du « gang des coffres-forts », il y a notamment eu le cambriolage de la supérette Sodicash de Chiconi le 29 février 2016. 72 000 euros se trouvaient dans le coffre-fort que la gendarmerie a retrouvé vide 800 mètres plus loin. Quatre jours après, 66 300 euros étaient subtilisés dans deux coffres-forts d’un autre commerce d’alimentation à Chirongui. Deux vols pour lesquels le prévenu n’est toutefois pas mis en cause. L’homme jugé a reconnu avait fait le guet. Il encourt jusqu’à 18 ans de prison pour « vols en bande organisée avec arme. »
L’agresseur du policier rejugé le 15 mars
Jugé lors d’une audience ayant elle aussi lieu hier, l’individu ayant agressé et volé un policier samedi dernier à Tsoundzou a demandé un délai pour préparer sa défense. Il sera donc rejugé le 15 mars 2023, à 14 heures. En attendant, le prévenu est maintenu en détention. Alors qu’il n’était plus en service ce soir-là, le policier a fini blessé, et son scooter dérobé.