Démantèlement d’un réseau de trafic de faux billet

Cinq personnes ont été présentées devant le procureur et le juge des libertés ce jeudi pour escroquerie. Les prévenus seraient impliqués dans un trafic de faux billets qui remonte à plusieurs mois. Ces personnes arrêtées ne seraient que la partie émergée de l’iceberg.

C’est une affaire menée par la police dans le plus grand secret depuis plusieurs mois. Un trafic de faux billets vient d’être révélé au grand jour. Le réseau a été découvert “à la suite d’une enquête préliminaire menée par le Groupe d’Enquête de Lutte contre l’Immigration Clandestine (G.E.L.I.C). “Un réseau structuré organisant des escroqueries dites « wash-wash » (manipulation faisant croire à la possibilité de transformer des billets de banque noircis en billets utilisables grâce à un produit) dans le but de se faire remettre de véritables billets a ainsi été identifié”, annonce le procureur de la République Camille Miansoni dans un communiqué. Sept personnes ont été placées en garde à vue et cinq d’entre elles ont été présentées au juge d’instruction ce jeudi pour “escroquerie réalisée en bande organisée, de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de 10 ans d’emprisonnement, de transport de monnaie ayant cours légal contrefaisante ou falsifiée.” Les auteurs présumés des faits sont d’origines étrangères (camerounaise, congolaise, comorienne, malgache) et en situation irrégulière. Deux d’entre eux sont placés en détention provisoire et les trois autres sous contrôle judiciaire. Tous sont mis en examen pour escroquerie en bande organisée, mais le Camerounais est également accusé de transport de monnaie ayant cours légal contrefaisante ou falsifiée. Ils encourent 10 ans d’emprisonnement.

Un réseau bien plus conséquent ?

L’enquête est cependant loin d’être finie puisque qu’il reste plusieurs zones d’ombres à éclaircir. “7 personnes ont été identifiées mais d’autres sont impliquées dans ce trafic et n’ont pas encore été retrouvées”, indique Abdel Latuf, l’un des avocats des prévenus. La similarité de l’affaire avec celle du réseau de trafic de faux billets démantelée aux Comores il y a deux semaines peut semer le doute. Cependant l’avocat reste prudent. “À ce stade de la procédure c’est compliqué d’affirmer les choses avec certitude parce qu’on n’a pas encore pu élucider tout le mystère qu’il y a autour de cette affaire, mais une chose est certaine il y a beaucoup de personnes impliquées.”

La police avait mis sur écoute un certain nombre d’individus depuis plusieurs mois. Ces derniers n’ont pas nié les faits, mais minimisent leurs actes. “L’affaire est présentée comme un réseau mais rien ne nous dit que c’est bien le cas. Tout le sujet est là. Nous pensons que c’est un petit trafic entre quelques personnes et non un si large réseau comme c’est présenté. En l’état actuel des choses, rien ne permet de dire qu’il s’agit d’une bande organisée sur le plan technique et juridique”, affirme l’avocat Abdel Latuf.

Certains affirment s’être engagés dans ce trafic “car ils vivent dans la misère et veulent s’en sortir. Mais beaucoup sont aussi attirés par l’appât du gain”, concède l’avocat

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