Pour le moment, huit suspects seulement sont placés en détention provisoire. Parallèlement, la gendarmerie nationale a lancé une opération de lutte contre la délinquance dans certains quartiers de Moroni. 10 personnes en possession de produits stupéfiants sont déjà interpellées, mais aucun fait les reliant aux coupeurs de routes n’a été établi.
La traque des coupeurs de routes suit son cours. Ce mardi, sur sa page Facebook, la gendarmerie nationale a annoncé l’arrestation de trois personnes soupçonnées de faire partie de ce réseau de malfaiteurs qui sèment la terreur dans la capitale depuis plus d’une semaine. A l’heure actuelle, près de 20 suspects ont été interpellés. Dans sa publication d’hier, la gendarmerie a rappelé qu’avant son coup de filet du lundi, elle avait déjà réussi à mettre la main sur 8 présumés auteurs. 5 d’entre eux sont depuis le 16 juin placés en mandat de dépôt à la prison de Moroni, pendant que les autres arrêtés dans le cadre d’une commission rogatoire se trouvent en garde à vue dans ses locaux. Cela fait plus d’une semaine que la justice comorienne a ouvert une information judiciaire. Cette mobilisation intervient après le signalement d’actes de banditisme dans certaines zones de la capitale des Comores. Tout a commencé par un témoignage d’un homme qui affirme avoir été attaqué la nuit du 11 juin vers 3h à Zilimadjou, un quartier situé au sud de Moroni. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le lendemain, la victime a déclaré être prise pour cible par des bandits qui lui avaient barré la route.
60 euros
Certains étaient munis de toute sorte d’armes. Heureusement qu’il avait dans sa poche 60 euros. Ce qui lui a permis d’échapper à ce guet-apens et de rentrer indemne. Sa voiture par contre n’a été épargnée. Si de tels actes suscitent inquiétude et peur, c’est surtout parce qu’on est face à un phénomène nouveau. D’après le procureur de la République, les suspects auraient lâché quelques mots concernant leurs motivations. » Leur but n’est pas de semer la terreur mais plutôt de dépouiller les passants de leurs objets de valeur ou leur agent. Ceux qui opposent une résistance se font agresser« , a rapporté le procureur Ali Mohamed Djounaid qui « promet qu’il n’y aura pas de tolérance pour les auteurs de ces actes encore moins ceux des autres faits de banditisme similaire ». Il a ajouté : « Le parquet restera toujours intransigeant envers les coupables de faits constitutifs de trouble à l’ordre public« .
7 chefs d’inculpation
S’agissant des chefs d’inculpation retenus par le juge d’instruction , ils sont 7 presque du moins pour l’instant : Entrave à la liberté de circulation, menace de mort avec arme blanche, vol à l’arrache et à l’esbroufe, troubles graves à l’ordre public, destruction et dégradation de véhicules, détention , coups et blessures volontaires, association de malfaiteurs. Une source autorisée de la gendarmerie interrogée avant-hier, a indiqué qu’ils avaient arrêté une vingtaine de personnes, dont le présumé cerveau du réseau. Mais seuls 7 avaient été envoyés à la maison d’arrêt de Moroni , tant dis que les autres sont gardés pour le besoin de l’enquête, d’après le lieutenant Zakaria Abdallah, commandant de compagnie de Ngazidja.
Toujours au cours de notre entretien avec le procureur de la République, on a appris que la gendarmerie a interpellé 10 personnes dans deux quartiers différents de Moroni. Elles ont déjà été déférées au parquet. Cela , dans le cadre de la lutte contre le banditisme. Sur place, les forces de l’ordre ont retrouvé presque toutes sortes de drogue, de la chimique jusqu’à même celles qui nécessitent des injections . « Mais aucun élément ne nous permet de les relier aux coupeurs de routes. A part les produits stupéfiants nous n’avons trouvé aucune arme« , a insisté le chef du parquet, Ali Mohamed Djounaid. Les charges retenues pour ces derniers vont de la détention et consommation de produits stupéfiants à la fornication. Il y avait en effet deux filles avec eux. Depuis l’apparition de ces coupeurs de routes, la psychose a gagné la population. Mais la gendarmerie assure qu’elle veillera à la protection des citoyens et de leurs biens. C’est peut-être pour cette raison que les patrouilles des hommes en treillis se sont multipliées ces derniers temps partout, surtout le soir. Si la rapidité avec laquelle la justice a mis la main sur ces présumés auteurs, fera-t-elle autant pour les juger ?