Condamnée pour avoir insulté des gendarmes sur les réseaux sociaux

Une habitante de Chirongui, se présentant comme blogueuse, a été condamné à une amende de 500 euros et à verser 1.000 euros à un gendarme de la brigade de M’zouazia. Le 6 août 2022, elle avait insulté la gendarmerie dans une vidéo mise en ligne sur Facebook.

Sa page sur le réseau social Facebook compte plusieurs milliers d’abonnés. Des vidéos presque quotidiennes montrent la jeune femme se filmant et réagissant sur différents sujets, quitte à dépasser les limites. Comme ce samedi 6 août 2022, en fin de matinée, où les propos tenus dans une publication sont arrivés jusqu’aux oreilles des gendarmes de M’zouazia. Quelques heures avant, dans la nuit du vendredi au samedi, ces derniers étaient appelés à Chirongui pour mettre fin à une bagarre. Les deux protagonistes, une femme et la blogueuse, en sont venues aux mains, devant la maison où habite la famille de la deuxième. Le portable de la plaignante étant tombé, elle accuse la famille de la blogueuse de lui avoir subtilisé. « Je suis allé voir l’autre groupe et le neveu de la blogueuse a fait le malin et s’est mis tête contre tête », raconte le gendarme, sur le banc de victimes, ce mardi 24 janvier, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Alcoolisé, le neveu finit menottes au poignet et dans la voiture de gendarmerie. Sollicitée pour donner sa version de la bagarre, la prévenue refuse de répondre sur le moment aux gendarmes. Elle préfère le faire quelques heures plus tard, dans une vidéo sur son compte Facebook. Mais plutôt que de s’en prendre à « ses agresseurs », elle y insulte copieusement la gendarmerie, qualifiant le militaire qui est intervenu (originaire de Chirongui également) de « fils de p**** ». C’est la goutte d’eau pour le gendarme visé, son collègue et la gendarmerie qui déposent plainte pour « injure publique ». « On a l’habitude d’être insulté quotidiennement. Là, ma famille a été attaquée. On a appelé mon père pour le prévenir de la vidéo », fait observer le premier.

« On oublie que c’est moi la victime »

Loin de mesurer la portée de ses propos, celle qui est intérimaire à La Réunion rejette toujours la faute sur la dispute ayant eu lieu dans la nuit. « On oublie que c’est moi la victime », clame-t-elle. Coutumière du fait, elle a déjà eu des plaintes déposées contre elle. Elle dit qu’elle a fait cette vidéo à cause de « l’abus de pouvoir » des gendarmes, affirmant cependant qu’elle « a retenu la leçon ». Le substitut du procureur, Max Goldminc, n’est pas du même avis. Parlant de « paroles particulièrement virulentes et offensantes », il rappelle que les outrages traités d’habitude par le tribunal sont plutôt le fait de personnes interpellées. « Là, ce n’est pas la même chose. » Il requiert une amende de 1.000 euros.

Par décision contradictoire, le tribunal condamne la blogueuse à une amende de 500 euros. Elle devra, en outre, verser 1.000 euros au militaire pour son préjudice moral.

Six mois de plus pour un voleur récidiviste

Déjà condamné par le même tribunal pour un vol au centre éducatif de Bandrélé, le 20 septembre 2022, et une autre fois en 2020, un homme était de retour à la barre, ce mardi. Cette fois-ci, il s’agissait d’un vol datant de la nuit du 5 au 6 janvier, à Chirongui. Originaire des Comores et en situation irrégulière, l’homme âgé de 27 ans ou « plus » selon ses dires est entré en cassant la grille qui protégeait la baie vitrée d’une habitation d’un métropolitain. Un sabre, des lunettes, une combinaison en néoprène, un ordinateur, un coupe-boulons, les clés d’un scooter et deux fusils de chasse sous-marine ont été subtilisés. Le propriétaire s’est aperçu du vol en rentrant dans la nuit, vers 2h. « La lumière était allumée alors que je suis parti dans l’après-midi », se remémore la victime. « Ça vous dit quelque chose ce cambriolage », demande la présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard. « Ça ne me rappelle rien », lui répond le voleur qui a été identifié par son empreinte génétique laissée sur la porte du réfrigérateur. Le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet en le condamnant à six mois de prison ferme.

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