Le prévenu, un jeune franco-comorien, est poursuivi pour viol, harcèlement et chantage sur deux jeunes mineures de la même école. Les faits remonteraient au mois de mars 2024, selon le chef du parquet de Moroni, qui a confirmé le placement en mandat de dépôt du garçon qui serait aujourd’hui âgé de 16 ans et cinq mois.
Pour le moment, l’affaire est entre les mains d’un juge d’instruction. Et on peut dire que ceux qui avaient eu connaissance du dossier ont su le garder secret, évitant tout ébruitement jusqu’à ce jeudi. L’histoire est celle de trois jeunes mineurs scolarisés au lycée français international Henri-Matisse de Moroni. Un jeune garçon, né le 31 octobre 2007, selon nos informations, est en effet accusé d’avoir « violé » deux camarades, elles aussi mineures. Les victimes sont âgées respectivement de 12 et 13 ans. Les faits se seraient produits courant mars 2024 a-t-on appris.
Selon le procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, contacté par Flash Infos, le présumé auteur est un franco-comorien dont nous tairons le nom, du fait qu’il bénéficie jusqu’à preuve du contraire de la présomption d’innocence. Pour le moment, les infractions retenues sont : viol, harcèlement et chantage. Le présumé auteur a été placé en mandat de dépôt à la prison de Moroni. Il y est incarcéré depuis avant-hier, mercredi, 3 avril. « Après l’enquête préliminaire, le dossier du jeune garçon est déféré ce 3 avril au parquet et une information est ouverte. C’est le juge d’instruction à qui nous avons confié l’affaire qui a décidé de le placer en détention provisoire après son inculpation. Il se trouve actuellement au quartier général des mineurs à la maison d’arrêt », a complété le chef du parquet.
Le magistrat Ali Mohamed Djounaid, précédemment président du tribunal, a reconnu que certes le droit attribue la qualité de mineur à toute personne âgée de moins de 18 ans. Toutefois, a ajouté le parquetier, il convient d’apporter ces précisons. « Il existe trois catégories de mineurs. D’abord ceux âgés entre 10 et 13 ans, ensuite 13 à 16 et enfin 16 à 18 ans. Les législations actuelles tiennent compte du fait que malgré leur âge, des mineurs peuvent se rendre coupables de faits particulièrement graves qui peuvent revêtir un caractère criminel », a rapporté le parquetier. À l’en croire, le régime juridique à l’exemple de la garde à vue des mineurs « délinquants » âgés de 16 à 18 ans peut être assimilable à celui des délinquants majeurs lorsqu’ils ont commis des actes criminels comme des viols, des homicides ou assassinats.
Il a nié les faits
Le prévenu est soupçonné d’avoir commis plusieurs viols. « Des crimes prévus et réprimés par les articles 301 et 302 du code pénal comorien », a-t-il relevé. Un juriste de la place a aussi souligné que seul le mineur de moins de 15 ans ne peut même pas faire l’objet d’une garde à vue. « Pour les mineurs dont l’âge se situe entre 15 et 18, la loi permet leur placement, mais dans un quartier spécial pour mineurs », a indiqué notre source. Pour le cas actuel, un garçon de 16 ans, son avocat dénonce le déroulement de la procédure. « Mon client, un jeune mineur, a comparu seul devant le juge d’instruction qui a décidé de le placer en détention provisoire, et ce malgré le fait qu’il nie les faits et qu’il reste présumé innocent. Cette mesure est difficile à vivre pour notre client mineur mais encore difficile serait sa réinsertion une fois que les éléments que nous détenons vont lui permettre de recouvrer sa liberté », croit savoir, l’un des avocats de la défense, Maître Youssouf Atick qui, visiblement, s’inquiète des conditions de détenue de son client, dans une prison surpeuplée où l’hygiène a toujours fait défaut. D’autant plus qu’il est de notoriété publique que souvent, aux Comores en raison de la lenteur des procédures judiciaires, il arrive que des inculpés soient oubliés pendant des longs mois sans être jugés.
Nous avons tenté d’avoir une réaction de la proviseure de l’école française Henri-Matisse, sans succès. On sait seulement que l’une des victimes serait la fille d’un directeur d’une grande multinationale étrangère implantée aux Comores. Le présumé auteur, serait, lui, un enfant d’un haut responsable de l’armée comorienne. Le lycée international français Henri-Matisse est le seul établissement agrée par le ministère français de l’Éducation nationale implanté à Moroni. La plupart des enfants détenant la nationalité étrangère y sont scolarisés.