Une vingtaine de professionnels étaient réunis mardi matin dans les locaux de la DIECCTE pour discuter avec le préfet Dominique Sorain des orientations du nouveau comité local d’aide aux victimes (CLA V), institué par arrêté préfectoral le 9 juillet à Mayotte. Cet organisme a vocation à « faciliter la vie des victimes », grâce à une meilleure coordination des divers services dédiés à leur prise en charge dans le 101ème département.
Une vingtaine de professionnels, élus locaux, représentants de la magistrature, des forces de l’ordre, du centre hospitalier (CHM ) et des associations de défense des victimes étaient réunis ce mardi dans les locaux de la DIECCTE , à Mamoudzou, pour faire le point sur les missions du tout nouveau Comité local d’aide aux victimes de Mayotte (CLAV ). Institué par arrêté préfectoral le 9 juillet (voir Flash Infos du mardi 10 juillet), cet organisme constitue la déclinaison départementale du dispositif du même nom créé au lendemain de l’attentat de Nice, en 2016, pour la prise en charge des victimes d’actes terroristes. À l’origine strictement réservé à ce type de faits, son champ d’application a rapidement été élargi à tous les cas de figure pouvant nécessiter une aide aux victimes, comme les accidents collectifs, les infractions pénales ou encore les catastrophes naturelles. « L’objectif de la réunion d’aujourd’hui était d’installer le dispositif à Mayotte », a fait savoir le préfet Dominique Sorain à l’issue des débats qu’il animait ce mardi. Il a à plusieurs reprises insisté sur le « rôle indispensable » joué par les associations, ces précieux « intermédiaires » dans l’accompagnement des victimes. « Faciliter la vie » de ces dernières, tant dans leurs démarches administratives qu’en leur permettant, par exemple, d’accéder plus facilement à un appui psychologique constitue toute la raison d’être du nouveau comité, a indiqué le préfet. À cet effet, « Nous allons mettre en place un numéro au niveau préfectoral pour que les personnes puissent bénéficier d’un interlocuteur unique », a-t-il annoncé, appelant également les victimes à « porter plainte systématiquement », autant pour faire valoir leurs droits que pour permettre aux autorités de retrouver les responsables. Si la mise en oeuvre d’un annuaire partagé des services dédiés à la prise en charge des victimes fait partie de ses missions, le CLAV ne se limite pas à cette seule feuille de route. À terme, son but est d’améliorer la coordination des services pour accroître l’efficacité de la prise en charge des victimes. Une prochaine réunion de suivi, regroupant les mêmes acteurs que ceux rassemblés ce mardi, devra d’ailleurs se tenir courant octobre.
Les victimes, toutes les victimes
Financé par le Fonds interministériel mis en place dans le cadre du plan d’action pour l’avenir de Mayotte, le CLAV semble répondre à une forte attente chez les représentants des associations de terrain. « Le CIVIREVOS (Collectif des Citoyens Vigilants et Révoltés de Mayotte) était particulièrement demandeur. Au cours de nos rencontres avec les familles de victimes, nous avons vu qu’il y avait un vrai besoin, mais il a fallu que les gens se mobilisent », a souligné Foumo Silahi, président de cette association citoyenne de lutte contre la délinquance et l’insécurité, très active durant les grèves de février et mars derniers. À propos de la mise en place du comité, il a estimé que « ce (n’était) qu’une étape. Ce qui change, c’est qu’il y a un suivi pour les victimes », se réjouissant par ailleurs de pouvoir faire bénéficier son association de ce cadre légal élargi. Et de citer l’ancienne secrétaire d’État à l’aide aux victimes, Juliette Méadel. À l’initiative du dispositif, celle-ci voyait le CLAV comme un moyen d’éviter « d’ajouter de la douleur à la douleur ». Avec l’ACFAV (France Victimes à Mayotte), une autre association, représentant une catégorie de victimes parfois un peu oubliée, était également présente ce mardi : l’ADUR (Association des Usagers de la Route). Trésorier de cette structure créée en 2008 à Mayotte, Ali Noussoura s’est félicité de son côté « qu’une victime d’accident de la route puisse être considérée et acceptée au même titre qu’une victime d’agression », estimant qu’en dehors des attaques de coupeurs de routes, « les institutions judiciaires et les victimes d’accident de la route elles-mêmes ont parfois du mal à se considérer comme telles ». Face à la honte et au sentiment de culpabilité qu’elles ressentent parfois, « elles ont avant tout besoin d’écoute et de moyens », a-t-il insisté.
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