Un jeune homme était jugé mercredi par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour des attouchements suspectés de nature sexuelle sur une fillette de moins de dix ans. Malgré ses dénégations, il a été condamné à cinq ans de prison avec maintien en détention.
L’affaire a été « correctionnalisée pour un jugement plus rapide », souligne Benjamin Banizette, le président de l’audience. « Initialement, c’est un viol qui était reproché ». Mercredi, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a jugé un jeune homme de 21 ans suspecté d’attouchements de nature sexuelle sur une fillette de moins de dix ans au moment des faits.
Les agressions ont été dénoncées par la mère de la victime le 24 mars 2016, après qu’elle aurait surpris le prévenu – un ami de la famille parfois hébergé au domicile – sortir des toilettes, pantalon baissé et sexe en érection, avec sa fille derrière lui tétanisée. Son enfant confiera ensuite qu’elle aurait été à plusieurs reprises attouchées par le suspect. C’est donc pour plusieurs agressions commises entre le 1er septembre 2015 et le 23 mars 2016 que comparaissait à la barre le prévenu, qui avait été placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement.
« C’est complètement faux », assure-t-il à la barre. « Je ne comprends pas pourquoi ça tombe sur moi ». La maman « veut de l’argent », avance celui qui indique être « plus attiré par les hommes ». Mais les éléments à charge sont nombreux. L’expertise psychologique réalisée sur la victime ne révèle « aucun trouble ou anomalie » et « l’existence d’un traumatisme puisque la jeune fille revoit les images de la scène lors de l’endormissement. Elle a du mal à en parler ». Un examen médical souligne « une défloration latérale partielle droite » qui pourrait correspondre aux attouchements suspectés.
« Une seconde chance »
« Nous sommes d’homme à homme. Vous savez très bien qu’il y a des filles qui se caressent », tente alors le prévenu, à l’attention du président de l’audience. Ce dernier le recadre : « Nous sommes de tribunal à prévenu », rappelle-t-il, tout en jugeant peu réaliste l’argument de ce dernier, compte tenu de l’âge de la fillette. « Vous avez écrit une lettre pour demander pardon », relève par ailleurs Benjamin Banizette. Le suspect déclare dans ce courrier à la mère de la victime : « Aide-moi à sortir d’ici s’il te plaît », tout en demandant « une seconde chance ». Un terme qui intrigue les magistrats du siège. Est-ce un aveu de culpabilité ? Non, assure le prévenu, qui indique, en substance, ne pas avoir saisi la définition de l’expression « seconde chance ».
Élément à la décharge du prévenu : « Aucune trace ADN n’a été retrouvée sur les vêtements » de la fillette, déclare le président de l’audience. Le procureur de la République a requis cinq ans de prison à l’encontre du prévenu. Le délibéré est similaire, avec un maintien en détention. Le suspect devra également verser 4 500 euros de dommages et intérêts. Il a dix jours pour faire appel de la décision de justice.
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