Après une rechute, c’est la peine de prison de huit mois qui tombe

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Éméché, un jeune homme de 27 ans avait été pris en flagrant délit de vol dans un supermarché de Mamoudzou alors qu’il était sous bracelet électronique.

Un jeune homme de 27 ans a été condamné à huit mois de prison ferme pour vol et rébellion, ce mercredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. La veille, celui qui est régulièrement confronté à des problèmes d’alcool avait été pris en train de voler une bouteille de vodka dans un magasin de Mamoudzou.

« Si je vous retrouve, vous allez voir », avait-il lancé, mardi, aux policiers venus l’interpeller. C’est pourtant l’inverse qui s’applique avec le jeune homme originaire de Mamoudzou. Confronté à des problèmes d’alcool, ses rechutes entraînent inlassablement un retour au tribunal. C’est encore le cas, ce mercredi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, dans le cadre d’une comparution immédiate. La veille, vers 14h, un vigile d’un supermarché du centre de Mamoudzou l’avait vu attraper deux bouteilles de vodka, mais se présenter avec qu’une seule à la caisse. Il ne faudra pas très longtemps pour les agents de sécurité pour interpeller l’individu éméché, qui tentait de cacher le deuxième contenant sous ses habits.

Ensuite, quand la police est venue le récupérer, les insultes ont commencé à pleuvoir et l’interpellé à se débattre ou « faire des caprices » comme il dit. Selon la policière, qui s’est constituée partie civile, il aurait même essayé d’attraper son arme de service au moment où il a été mis dans le véhicule des fonctionnaires. « Ça n’a jamais été mon but », répond-il au tribunal. Avec les poignets entravés, il aurait davantage essayé d’esquiver les coups. « Mes mains étaient près de son arme, elle a cru que je voulais lui prendre », donne-t-il comme explication. Le même reproche lui est fait pourtant quand, un peu plus tard, les policiers essayent de le soumettre à un éthylotest. « Pourquoi je pendrais son arme ? Si je le fais, il y en a un autre qui va me mettre une bastos (sic) », fait-il valoir.

Déjà sous bracelet électronique

La gestion de son rapport à l’alcool a été largement abordée pendant les débats. Alors qu’il a fait ses études en métropole, ses premiers ennuis avec la boisson lui ont valu plusieurs condamnations au fil des années, malgré les suivis dont il a fait l’objet. A son retour à Mayotte en décembre 2022, ce n’est guère plus brillant. A peine revenu, il est interpellé puis condamné pour des violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Dans le supermarché, ce mardi, il portait même un bracelet électronique datant de sa dernière condamnation (il devait l’enlever ce jeudi). Il reconnaît allègrement avoir un problème avec l’alcool. Il jure qu’il ne boit plus, mais alors qu’il était avec une amie, il s’est laissé tenter. « Mon projet est de me soigner pour de vrai. Je sais que je n’ai pas besoin de l’alcool », répète-il. Juge assesseur, Adrien Rosaci, lui rappelle qu’il n’a pourtant pas le droit à l’erreur. « La réponse pénale ne redescendra pas. A chaque fois, vous irez en prison », lui rappelle ce dernier. Le substitut du procureur, Max Goldminc, est du même avis. Il demande une peine de deux ans de prison. Selon lui, le suivi dont il bénéficiait n’était pas haché. « Il n’était pas livré à lui-même », fait-il remarquer, ajoutant que s’il a bu, c’était de son gré. « On ne peut pas faire subir à la société ses frasques »,

L’avocat du prévenu, maître Céline Cooper, ne cache pas qu’il y a là « dix ans de problématique d’alcool ». Elle trouve cependant qu’il y a « un excès de sévérité » et pointe « un suivi qui n’était pas au rendez-vous » quand il a changé de juridiction. Elle demande que les faits soient également requalifiés, parce que la rébellion et les violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique concernent au final le même fait. Le tribunal l’a entendue sur ce point et a décidé la relaxe pour ces dernières. Les juges ont déclaré son client coupable de rébellion et de vol, les deux en récidive légale.

 « Il n’y a pas d’autre réponse possible que l’incarcération », estime le tribunal dans sa décision de renvoyer le jeune homme en prison pour huit mois avec mandat de dépôt.