L’ancienne gestion du Sidevam intéresse le Parquet national financier

Les gendarmes et les magistrats étaient, ce lundi, à Dzoumogné, au siège du Sidevam, dans le cadre d’une perquisition. Celle-ci a eu lieu à la suite du rapport de la Chambre régionale des comptes qui pointe la mauvaise gestion du syndicat chargé des déchets sur la période 2017-2019.

Le site du Sidevam à Dzoumogné est bien calme, ce lundi midi. Seuls les hommes armés de pistolet indiquent que ce n’est pas un jour habituel pour le syndicat en charge de la collecte des déchets. Venus de Paris, les sept gendarmes et les deux magistrats du Parquet national financier* procèdent à une perquisition en lien avec un rapport de la Chambre régionale des comptes datant de 2020. A l’époque, la Chambre avait pointé plusieurs dysfonctionnements de la part du syndicat. Il citait « l’absence totale de mise en concurrence et de marchés publics pour des volumes d’achats élevés, comme la location de véhicules de collecte ; des recrutements et des compléments de rémunération irréguliers, à des agents comme au directeur de cabinet et au chargé de mission, l’octroi de congés extra légaux au personnel ; l’engagement juridique de dépenses par le président sans engagement comptable ; le défaut de contrôle de la gestion déléguée du centre d’enfouissement et des quais de transfert ».

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Les locaux du Sidevam, à Dzoumogné, ont été perquisitionnés une bonne partie de la journée de lundi.

Cette gestion avait provoqué « un déficit budgétaire structurel fin 2019, tant en fonctionnement courant qu’en investissement ». S’ajoutent à cela, des jours de collecte qui n’étaient pas toujours respectés et des gros problèmes pour récupérer les déchets qui ne sont pas ménagers (déchets verts, ferraille, encombrants, équipements électriques et électroniques).

« Ils cherchent des éléments sur les marchés publics, des factures »

Avec les premiers éléments issus de la Chambre, le Parquet national financier a été saisi pour enquêter sur la façon dont le syndicat a été géré de 2017 à 2019. Ce lundi donc, à Dzoumogné, les gendarmes et les deux magistrats récupèrent des mails, des courriers et les comptes de la période concernée pour ensuite les emmener à Paris. « Ils cherchent des éléments sur les marchés publics, des factures », indique Chanoor Cassam, le directeur général des services du Sidevam. Tout étant numérisé par un prestataire, des disques durs externes sont remis aux enquêteurs. Ceux pouvant les renseigner sur l’endroit où sont stockés les documents sont parfois entendus. Le directeur des affaires financières du syndicat passe ainsi de longues heures avec les enquêteurs.

Sur place, le personnel n’est pas inquiet. Peu de salariés de la période visée sont toujours au Sidevam. « C’est la seule question que les gendarmes nous ont posés sur le Sidevam actuel. Ils souhaitaient savoir qui y travaille encore », précise le directeur, avant d’aider à nouveau les gendarmes pour l’accès à des anciens mails.

Les enquêteurs n’excluent pas de rester plusieurs jours en fonction du volume de documents à récupérer.

*Le Parquet national financier n’a pas pu être joint, ce lundi.               

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