Aide aux victimes : “On s’est dit qu’il faut faire quelque chose”

Née de l’inquiétude provoquée par les coupeurs de route, l’association Civirevos suit de très près l’affaire jugée à la cour d’assises des mineurs, à partir de ce mercredi (voir encadré). Le Collectif de défense des intérêts de Mayotte et les Femmes Leader se joignent à elle pour inviter les victimes du mois de juin 2016 à se faire connaître lors du procès.

Ce mercredi s’ouvre le procès d’assises des coupeurs de route de juin 2016. Une date que les membres de Civirevos (Collectif des citoyens vigilants et révoltés de Mayotte) ont cochée il y a bien longtemps. En 2016 justement, c’est en voyant le sort des victimes que le déclic s’est fait. “On en avait marre de voir nos frères et sœurs se faire agresser”, se souvient Foumo Silahi, le président du Civirevos. Ils constatent ainsi les blessures physiques, mais également psychologiques, que les agressions peuvent provoquer.

“On est une association qui a évolué”, renchérit Dhoimrati Mtrengoueni, la coordinatrice de l’association. “On aide désormais les victimes à se faire indemniser et on les accompagne dans les démarches.” Elle insiste sur les conséquences psychologiques, surtout quand des affaires comme celles-ci sont jugées bien des années après. “La délivrance ne se fait parfois qu’à ce moment-là.”

Des victimes devenues silencieuses

Parmi les victimes des coupeurs de route, plusieurs seront appelés simplement à témoigner alors qu’elles pourraient “être des parties civiles”, s’indignent les membres de Civirevos. Un manque d’informations, selon eux, entraînerait cette situation. Parfois, c’est simplement l’envie de “passer à autre chose”. Pour contrer cela, les Femmes Leader, le Codim et l’association invitent donc les personnes concernées par les coupeurs de route en juin 2016 à se faire connaître dès le premier jour du procès. “Elles peuvent encore le faire”, rappelle le président de Civirevos.

Autre point qui pose problème et sur lequel insiste le collectif : la désignation des avocats commis d’office. “C’est traumatisant pour les victimes. Elles sont suivies par des avocats, et une semaine avant le procès, on les appelle pour leur dire qu’on ne peut pas les défendre parce que les accusés les ont demandés en avocat en commis d’office”, se désole Foumo Silahi. Le collectif demande que le tribunal fasse davantage attention à ce type de pratique. “On a un exemple avec un monsieur qui doit retrouver un avocat à une semaine du procès”, continue le président.

Foumo Silahi, président de Civirevos : 06.39.10.81.31
Sandati Abdou, présidente des Femmes Leader : 06.39.22.43.20

 

Les coupeurs de route prennent le chemin du tribunal

À l’époque, une partie d’entre eux avait moins de 18 ans. Aujourd’hui, ils en ont entre 22 et 29. Neuf hommes d’origine comorienne sont jugés, de ce mercredi à mardi prochain, pour des faits datant du 8 et 16 juin 2016, respectivement à Tsararano et à Ongojou. S’attaquant aux travailleurs matinaux, ils barraient les routes pour racketter, agresser physiquement, voire même enlever leurs victimes. Si les crimes retenus ne sont pas les mêmes selon les individus, ils devront tous répondre de “vol en bande organisée avec arme” et “tentative de vol en bande organisée”. Actuellement incarcérés à la prison de Majicavo, ils seront devant la cour d’assises des mineurs à partir de ce mercredi.

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