Le tribunal correctionnel de Mamoudzou jugeait hier une affaire de trafics de clandestins entre Anjouan et Mayotte. 7 personnes comparaissaient pour des faits remontant à 2016. Ils ont été reconnus coupables d’aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers sur le territoire national en bande organisée. Leur chef a écopé de 4 ans de prison fermes.
Ils sont accusés d’avoir réalisé une trentaine de voyages illégaux au départ d’Anjouan vers Mayotte entre 2015 et 2016. Les 7 prévenus, tous de nationalité comorienne, qui étaient appelés à la barre hier, étaient membres d’un important réseau comprenant plusieurs dizaines de personnes. Certaines sont passées à travers les mailles du filet. Les 7 comparses qui étaient convoqués au tribunal ce mercredi ont eu moins de chance.
Tout a démarré en avril 2016 lorsque le radar de M’tsamboro repère un kwassa se dirigeant vers les côtes mahoraises. Alors que la gendarmerie s’apprêtait à intervenir, l’embarcation décide de repartir en sens inverse. Rapidement, les forces de l’ordre ont repéré un individu qui semblait donner des instructions par téléphone depuis le front de mer de M’tsamboro. C’est son interpellation qui permettra de remonter le réseau.
Parmi les personnes interpellées, 7 seront placées en détention provisoire. Ils ont pour la plupart purgé 18 mois de prison avant leur remise en liberté en novembre dernier et leur jugement ce 17 janvier 2018.
Lors du procès, les 6 petites mains accusaient l’un des leurs d’être à la tête du réseau alors que ce dernier niait. “J’étais le chef du téléphone. C’est mon frère à Anjouan qui dirigeait tout”, tente-t-il de se défendre devant le juge pour éviter une peine trop lourde. En effet, le prévenu en question risquait jusqu’à 10 ans de réclusion si son rôle à la tête du réseau était confirmé.
Finalement, sa responsabilité en tant que chef du groupe a été reconnue comme telle par le juge et ses assesseurs. La peine infligée sera néanmoins plus clémente que ce que prévoyaient les textes. L’intéressé a donc écopé de 4 ans de prison fermes avec mandat de dépôt. Quant aux trois pilotes de kwassas et aux trois guetteurs, ils ont pris respectivement 20 mois fermes et 12 mois fermes. Ces derniers ont pu repartir libres de la salle d’audience. Tous ont également été condamnés à une interdiction de résider sur le territoire français pendant 3 ans. Ils doivent donc quitter Mayotte par leurs propres moyens ou attendre d’être interpellés par la police aux frontières. Une situation quelque peu paradoxale.
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