Vers l’an II du dispositif parents-relais à Dembéni après un bilan positif

La municipalité de Dembéni et les associations ont signé, ce mercredi 23 octobre, le renouvellement du dispositif parents-relais à Dembéni. Mis en place depuis un an pour empêcher les violences aux abords des écoles, une baisse de la délinquance a été observée. Celui-ci est principalement financé par l’Etat.

« Depuis nos bureaux, on entendait plus les enfants courir dehors, mais seulement le son des oiseaux. Désormais, ils se sont remis à courir, ils n’ont plus peur », témoigne Jean-Éric Serveaux. Pour le directeur adjoint de Transdev Mayotte, société qui gère les bus scolaires Halo et dont le siège est à Dembéni, cette anecdote révèle en quoi le dispositif parents-relais est une réussite. Ce mercredi 23 octobre, trois associations, les parents relais, le principal adjoint du collège Zakia Madi, le préfet François-Xavier Bieuville et le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, se sont retrouvés à la Maison pour tous de la commune pour renouveler le dispositif pour une deuxième année.

Désamorcer les conflits

Mis en place en 2023, il vise à empêcher les violences à la sortie des établissements scolaires entre les jeunes en particulier devant le lycée de Tsararano et le collège d’Iloni. Son objectif est également de responsabiliser les parents au fait que la sécurité de leurs enfants leur appartient. Soixante parents relais sont donc devant les écoles chaque jour de 5 h 30 à 7 h, pendant la pause du midi, et de 15 h 30 à 17 h 30 à la sortie des cours. « Les bénévoles ont pour but de désamorcer les conflits et de transmettre aux jeunes les valeurs de fraternité et de vivre-ensemble », souligne le maire de Dembéni. « Depuis un an, nous ne constatons plus de conflits aux abords du collège et du lycée et nous observons une baisse de la délinquance dans la commune de 5 % », précise-t-il. De son côté, Transdev Mayotte observe une baisse de l’ordre de 60 % des incivilités sur ses transports depuis le début du dispositif.

Une enveloppe de 30.000 euros

Celui-ci bénéficie du soutien de la préfecture de Mayotte, cette année, une enveloppe de 30.000 euros est allouée à la municipalité pour son renouvellement. Sur le terrain, il est mis en œuvre grâce à l’appui d’associations de la commune ; Malézi Ouvoimoja de Tsararano, La Bonne Marée d’Iloni et Tsissiria Hazi de Dembéni. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte a salué le travail réalisé au cours de l’année passée. « Si nous refinançons le dispositif, c’est qu’il a fonctionné. Vous avez réussi car vous avez retisser le lien social », a-t-il félicité. Selon lui, le but est d’atteindre à terme « la paix civile, c’est-à-dire le fait de ne pas avoir peur à la sortie de la mosquée. Un état où on peut mener une vie normale en famille ou entre amis et se sentir bien ».

Pour y arriver, une action collective est nécessaire. « Cela passe par les forces de l’ordre mais aussi par l’éducation nationale, les parents et les associations », estime-t-il comme c’est le cas avec les parents-relais.

D’autres mesures du même genre ont vu le jour dans la commune au mois d’août. Grâce à la présence du dispositif, la collectivité a remarqué que les violences se sont déplacées au moment où les adultes n’étaient pas présents, soit la nuit. Pour l’empêcher, un autre système de restauration de la paix a été déployé avec soixante bénévoles qui se mobilisent chaque nuit de 21 h à 4 h 30 du matin. Il est encore au stade de l’expérimentation.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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