Un poste avancé de la police municipale à Kawéni pour poursuivre la chasse aux incivilités

Poumon économique de l’île, Kawéni reste le théâtre d’incivilités en tout genre. Avec l’ouverture d’un nouveau poste avancé de la police municipale ce jeudi 3 septembre, les élus de Mamoudzou souhaitent renforcer leurs effectifs sur ce secteur mais aussi s’attaquer aux chiens errants et aux ruminants par le biais de deux conventions.

Jeudi. 13h54. Gyrophare allumé, un véhicule de la police municipale de Mamoudzou fonce à tout berzingue au milieu du rond-point SFR, direction la mairie annexe de Kawéni. Malgré les embouteillages, pas question d’arriver en retard pour l’inauguration de leur nouveau poste avancé prévue à 14h. Pas de stress Messieurs les agents, les chaises vides se remplissent encore au compte-gouttes.

« Après la place du marché couvert, la décision de créer cette nouvelle structure est une volonté municipale », introduit Said Malidi, l’adjoint en charge de la sécurité urbaine et de la prévention. Face à l’assemblée, l’élu réitère la priorité de cette mandature, à savoir rendre la ville chef-lieu « plus sûre » et « apaisée » et offrir « un meilleur cadre de vie » à la population. « Dernièrement, le territoire communal a été le théâtre de phénomènes d’incivilités », concède-t-il, pour justifier la mise en place de cette politique (ultra) sécuritaire. Qui doit d’ailleurs continuer à s’étendre dans la commune, avec notamment une autre ouverture dans les anciens locaux de la Croix Rouge situés à l’entrée de Passamaïnty.

« Une unité de référence »

L’objectif donc ? « Faire de la police municipale une unité de référence » sur l’ensemble de l’île aux parfums, rappelle le candidat malheureux aux dernières élections départementales sur le canton de Mamoudzou 1. Pour cela, la municipalité ne lésine pas sur les moyens humains, puisqu’elle s’engage à doubler ses effectifs, au nombre de 38 à l’heure actuelle, d’ici 2026. « Huit agents supplémentaires vont nous rejoindre avant la fin de l’année », assure Said Malidi, avant de se féliciter de l’acquisition de caméras piétonnes individuelles reliées au quartier général. Un QG amené lui aussi, tout comme le centre de supervision urbaine, à déménager sur la place mariage dans un avenir proche pour être « plus performant en matière de surveillance de biens publics ».

Si s’attaquer aux petits larcins est une chose, la mairie n’en oublie pas la prolifération des animaux errants. D’où « le choix de [nous] conventionner » pendant une année avec le groupement de défense sanitaire et la société One dog Mayotte pour y remédier. L’un doit faire office de fourrière pour les ruminants, « dans un lieu tenu secret pour éviter les vols ». « À Mayotte, il y a un gros problème d’identification. Notre objectif n’est pas de réprimander, mais de sensibiliser les éleveurs pour qu’ils rentrent dans la réglementation », prévient Chouanibou Youssouffi, le directeur de l’association. L’autre a pour mission de capturer « une centaine » de chiens dits « dangereux » sur appel des forces de l’ordre et des pompiers. Et ensuite de les garder dans le – soi-disant – plus grand chenil de l’océan Indien. Et c’est là que le bât blesse. Avec la mise à l’arrêt de Gueule d’Amour, l’avenir des meilleurs amis de l’homme se retrouve entre deux eaux. « Certains seront proposés à l’adoption, d’autres seront euthanasiés… euh stérilisés pour les empêcher de se reproduire avant d’être ensuite renvoyés dans la nature », détaille sans sourciller Ousseni Bourahima Ali, le gérant.

Avec une brigade de maximum six agents affectée quotidiennement sur Kawéni, la ville de Mamoudzou tente une fois de plus le pari de la proximité. « La police est le maillon essentiel de la sécurité publique », persiste et signe Said Malidi. Reste à confirmer cette stratégie dans les chiffres.

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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