Les Réunionnais ne viendront pas défier le champion de Mayotte de rugby

Le caillassage du bus des joueurs de basket-ball de Saint-Denis de La Réunion, samedi 3 décembre, ont convaincu les rugbymans du SC Chaudron de décliner l’invitation du comité territorial de Mayotte pour une rencontre prévue ce samedi 10 décembre.

C’est sous la forme d’un coup de gueule qu’Éric Landmann, le président du comité territorial de rugby, a souhaité réagir. Ce samedi 10 décembre, devait initialement se dérouler le choc entre les champions mahorais et réunionnais de rugby à 10. En l’occurrence, Bouéni, vainqueur le week-end dernier des Desperados de Mamoudzou (24-22), rencontrait le SC Chaudron de Saint-Denis. « Les dirigeants étaient sensibilisés à ce qui se passe à Mayotte avaient déjà quelques réserves », note le président du comité mahorais. Sauf, qu’en marge de la Coupe de France zone océan Indien, samedi, le club de basket de Saint-Denis s’est retrouvé caillassé à Pamandzi. L’information tournant assez vite dans le milieu sportif réunionnais, « on a décidé de ne pas prendre de risques ». « C’est tout le monde du rugby qui paye l’addition. Ça fait ch… ! », fulmine Éric Landmann. Pour accueillir les délégations réunionnaises, le comité prend en charge les coûts de déplacement, s’adjoint les services d’une boîte de sécurité privée pour surveiller les abords du stade de Cavani et est en contact avec la police municipale. Pour l’instant, la rencontre de ce samedi est décalée à février, « à la sortie de cet épisode de violences ».

Une manière de se mesurer aux voisins

Importantes dans la préparation des Jeux des îles, l’annulation de ce type de rencontres empêche les Mahorais de se confronter à leurs potentiels adversaires. Car, même si les joueurs locaux participeront à des tournois en métropole en juillet 2023, il y a peu d’occasion de se mesurer aux voisins de l’océan Indien. « On veut organiser les Jeux de 2027, mais pour organiser un seul match de rugby à 10, on se heurte déjà à des annulations », fait remarquer le dirigeant, qui mise sur ce genre de match pour mettre en valeur le bilan de son comité dans les instances fédérales. « Ça fait toujours bien de voir une action portée par le petit comité mahorais, », argue-t-il, après avoir rappelé qu’il n’y a pas de soucis sur les terrains mahorais où le rugby est joué à sept ou à dix, chaque week-end. « Il y a parfois des réticences dans les équipes de jeunes qui jouent à l’extérieur. Certains ont peur d’être reconnus sur les terrains adverses », admet-il.

Déçus, les joueurs de Bouéni resteront à la maison ce week-end. Ça leur laissera au moins un peu de temps supplémentaire pour fêter le titre.

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