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Les associations Tsissi riya Hazi, Bellevue et La Bonne Marée se sont engagées à faire de la médiation de proximité avec les jeunes, afin de prévenir les conflits.

Face au théâtre de violences qui prend régulièrement place dans la commune de Dembéni, la municipalité, la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) et trois associations de quartier ont signé une convention, ce jeudi matin, pour expérimenter un dispositif de restauration de la paix (DRP).

Face à la violence qui agite la commune de Dembéni, la municipalité a décidé de faire appel à trois associations pour expérimenter pendant trois mois un dispositif de restauration de la paix (DRP). En partenariat avec la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et l’État à travers la préfecture de Mayotte, la Ville ainsi que les associations Tsissi riya Hazi, Bellevue et La Bonne Marée ont signé une convention, ce jeudi 8 août, pour que, dès ce vendredi, une soixantaine de bénévoles soient mobilisés de 21h à 4h30 chaque jour afin de faire de la médiation auprès des jeunes, notamment des villages de Dembéni et Iloni, afin de prévenir les conflits entre bandes rivales. « Ce dispositif ne remplace pas le travail de la gendarmerie, mais chaque association s’engage à assurer une médiation de proximité, de la sensibilisation, de la prévention et à alerter sur les situations qui pourraient conduire à un conflit », déclare le maire de Dembéni et président de la Cadema, Moudjibou Saïdi, depuis le rond-point d’Iloni où se tient la signature de la convention.

« On ne gagnera pas le combat de la sécurité et de la paix sans l’implication de tous. […] Je vois qu’il y a des très jeunes parmi les bénévoles, cela montre qu’on peut être jeune sur ce territoire et responsable », souligne Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, mais représentant la Cadema ce jeudi, en tant que premier vice-président. Aurélien Diouf, directeur de cabinet du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a tenu à remercier les associations présentes : « Dans un moment de tensions et d’inquiétudes pour la population, vous montrez, qu’unis, on peut restaurer la paix. […] L’État sera toujours aux côtés de Dembéni, quoi qu’il en coûte ». Le président de La Bonne Marée, Ibrahim Anassi, a fait part de sa fierté de pouvoir participer à cette mission. « Nous sommes tous concernés par la sécurité. C’est comme l’eau : sans eau il n’y a pas de vie, sans sécurité il n’y a pas de vie non plus », affirme-t-il.

Un test avec le match du 10 août

Si le dispositif est pour l’instant à titre expérimental pour une durée de trois mois, comme le prévoit la convention, il pourra être prolongé. Chaque association doit recevoir une subvention de 15.000 euros sur six mois afin d’assurer le dialogue avec les jeunes. Si tous les acteurs présents se sont félicités de la mise en place de cette mission de médiation, un civil observateur de la signature a tenté d’interpeller. “L’avis de la population ne compte pas, moi je reste sur ma faim”, lance l’habitant qui affirme en avoir eu pour 17.000 euros de dégâts sur son logement à cause de la délinquance et qui ne semble pas voir en cette initiative une solution pérenne à la violence entre jeunes. Le DRP aura bientôt l’occasion de prouver son utilité lors d’un premier test concret, le 10 août. Le maire de la commune a rappelé qu’un match de football entre Dembéni et Iloni devait avoir lieu à 15h ce jour-là, et a demandé aux 60 bénévoles d’être tous présents en marge de l’événement, pour prévenir les débordements.