Dans une lettre adressée au président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, Thierry Suquet dresse le bilan des services de l’Etat en matière de sécurité. Le préfet de Mayotte répond aussi à plusieurs demandes que l’AMM avait faite en décembre dernier.
Le 18 décembre dernier, les maires des différentes communes mahoraises avaient organisé une marche afin de demander à ce que différentes mesures fortes soient mises en place afin de lutter contre l’insécurité. L’état d’urgence sécuritaire et le déploiement de dispositifs sécuritaires renforcés avaient notamment été réclamés dans une lettre rédigée par les premiers magistrats et remise ce jour-là au préfet de Mayotte, Thierry Suquet.
Ce dernier a adressé une lettre en réponse, ce vendredi, au président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf. Le préfet stipule dans un premier temps que les dispositifs déjà mis en place par les services de l’Etat « recoupent largement les demandes exprimées » dans la lettre adressée en décembre.
1,8 milliard d’euros pour la sécurité en 2023
S’en suivent, pour justifier ce propos, une liste et de longs paragraphes détaillant les moyens humains et matériel dédiés à la sécurité et à la lutte contre l’immigration clandestine. On apprend qu’en 2023, 1,8 milliard d’euros ont été consacrés à des projets liés à la sécurité et 660 kwassas transportant près de 8.660 personnes ont été interceptés. Un bilan que la préfecture impute à sa détermination.
Si les demandes des maires sont considérées comme légitimes, deux d’entre elles sont qualifiées d’ « inadaptées face aux formes de la délinquance et de l’insécurité ». Ainsi, la préfecture ne juge pas la création d’une police des transports publics pertinente, les actes de délinquance provenant de l’extérieur. Il rappelle également que le déploiement des militaires pour maintenir l’ordre et traiter la délinquance n’est pas possible, ces derniers n’étant pas formés pour.
Pour conclure, le préfet écrit lui-même ses doléances aux maires, à savoir la prise d’arrêtés de couvre-feu lorsque cela est nécessaire, la mobilisation des associations et services municipaux pour aller au contact des jeunes et un travail de conviction auprès des habitants pour que les renseignements remontent aux forces de l’ordre. « Nous avons aussi besoin que vous puissiez vous mobiliser dans toute la mesure de vos compétences et de vos moyens », indique-t-il en fin de missive.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.