Alors qu’il était chargé de superviser la montée des adolescents dans le bus scolaire au rond-point de Passamaïnty, mercredi matin, un homme a été attaqué par une bande de jeunes à coups de pierre. Il a été blessé à la main et aux côtes. Le SNT CFE-CGC, l’un des syndicats présents au sein du conseil départemental de Mayotte, dénonce les conditions de travail des agents.
Un mouringue, organisé mardi soir, a provoqué de vives tensions entre des jeunes de Passamaïnty et de Tsoundzou. Des affrontements contre la police en ont découlés. Cette escalade de la violence ne s’est pas arrêtée là puisqu’une bande de jeunes a ensuite agressé un médiateur posté à un arrêt de bus, mercredi matin, vers 5h20, au rond-point à l’entrée de Passamaïnty. Celui-ci a reçu des jets de pierre, assure la police, avant de confirmer que l’acte a eu lieu en marge de « rivalités de quartiers ». Blessé aux côtes et à la main, l’agent a pu toutefois sortir des urgences du centre hospitalier de Mayotte dans la journée. Une interruption de travail temporaire (ITT) de sept jours lui a été délivrée.
Il s’agit de la deuxième agression d’un médiateur en une semaine. Askandari Allaoui, représentant du SNT CFE-CGC, un syndicat présent au Département, rapporte que le chef des médiateurs du nord de Mayotte a lui aussi subi des violences. À travers un communiqué, son organisation condamne de façon « évidente des actes de violence perpétrés ici et là sur le territoire de Mayotte ».
Les horaires des agents pointés du doigt
Pour l’organisation syndicale, l’agression de Passamaïnty met en lumière également les conditions de travail des agents. « Les horaires officiels disent que les agents doivent commencer à 5h30, mais ils sont là souvent avant. C’est le cas de l’agent dont l’agression a eu lieu à 5h20. Cela peut poser un problème de couverture », précise Askandari Allaoui.
Les agents du Département sont ainsi « mis à disposition d’un prestataire extérieur [N.D.L.R. Transdev*] sans que le comité technique ne soit avisé », poursuit le syndicaliste. Il invite, dans son communiqué, le président de la collectivité, Ben Issa Ousseni, à se mettre « en conformité avec le règlement intérieur du personnel du Département en ce qui concerne ces corps de métier ».
*Nous n’avons pas pu joindre Transdev, ce mercredi.
D’autres faits rapportés à Tsoundzou
Une heure plus tard, ce mercredi, vers 6h30, des automobilistes ont fait état d’agressions au niveau de Tsoundzou alors qu’ils étaient coincés dans les habituels embouteillages vers Mamoudzou. « Entre cinq et dix jeunes », s’en sont pris aux conducteurs, afin de voler des sacs ou des téléphones, rapporte un automobiliste. La police confirme que des signalements ont bien été effectués une heure après les faits de Passamaïnty, mais que « le groupe s’était disloqué » avant l’arrivée des fonctionnaires sur place.