Une semaine après le nouvel épisode de violences survenu au lycée Gustave-Eiffel de Kahani, et deux jours après une autre réunion sur le sujet, la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) a souhaité rencontrer à nouveau l’ensemble des pouvoirs publics et les parents, ce mercredi. Mais, excepté Saindou Attoumani, le conseiller départemental du canton de Ouangani, ils étaient peu à venir apporter des solutions.
Une quarantaine de parents d’élèves et villageois de Kahani ont répondu présent, ce mercredi matin, pour une nouvelle réunion organisée par la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE). Déjà mobilisés, lundi, à la suite des violences qui ont marqué l’établissement la semaine dernière, la FCPE espérait mobiliser davantage de parents d’élèves, la préfecture de Mayotte, les collectivités et la protection judiciaire de la jeunesse, et même les professeurs de cet établissement scolaire qui accueille des élèves de tout l’archipel mahorais. « Nous avions demandé à banaliser la journée pour permettre au corps éducatif d’être présent », explique Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE. « Le but était de prendre du temps pour mener une réflexion commune et pérenne sur les actions à mener. »
Finalement, ce mercredi n’est pas banalisé et aucune des institutions invitées par la FCPE n’est venue, excepté le conseiller départemental du canton de Ouangani, Saindou Attoumani, déjà présent lundi. Face à leur absence, la coprésidente de la FCPE ne cache pas sa colère. « Nous posons la question aux autorités : est-ce qu’elles sont avec nous ou contre nous ? Parce que c’est l’impression que ça donne. Le droit suprême de l’enfant n’est pas respecté. »
« Les élus, ça ne les intéresse pas »
Djailani Fatima, une membre de la FCPE qui participe à la réunion, dans une salle de classe du lycée, se sent « déçue que le préfet ou le rectorat ne soient pas venus écouter leurs doléances ». Assis à ses côtés, Mohamed Navi, père d’un fils en classe de seconde est venu « pour écouter la rencontre », il se sent excédé « face aux bagarres qui ont lieu tous les jours » et alors que son enfant « a peur » de venir en cours. Pourtant, il n’a « pas d’espoir. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui, on n’arrive pas à la régler. Les élus, ça ne les intéresse pas, si c’est le cas, ils doivent réagir ».
Haïdar Attoumani Saïd, coprésident de la FCPE Mayotte, considère que l’absence des pouvoirs publics est préjudiciable pour tout le monde car « pendant les temps de violence, tout est stoppé, il n’y a plus de cours et ce sont ensuite des heures perdues pour les élèves ».
Saindou Attoumani a participé à la rencontre car il croit que « ce qu’il s’est passé la semaine dernière est l’affaire de tous ». Sa présence vise à « apporter son soutien aux médiateurs, à l’équipe éducative, aux parents. En tant qu’élu de proximité, je me dois d’être là, après à la question de savoir qui doit faire quoi, on verra à qui revient la compétence », déclare-t-il.
Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.