Sur proposition du conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, Soula Saïd-Souffou, le conseil départemental de Mayotte va saisir le parquet national antiterroriste, situé à Paris, après la flambée de faits de violences lors des dernières semaines. Membre du groupe d’opposition à l’assemblée, l’élu sadois estime dans une motion inscrite in extremis à l’ordre du jour de l’assemblée plénière, ce lundi matin, que le « mode opératoire » des bandes « a évolué », tendant vers « la commission d’actes de terrorisme ». De plus, selon ce dernier, les politiques sont en première ligne. Il se fie par exemple à « la diffusion de messages haineux envers la France sur les réseaux sociaux », « l’incendie criminel de la mairie de Koungou, du siège de l’intercommunalité de la Petite-Terre, de permanences d’élus, d’un camion de la gendarmerie nationale et de plusieurs véhicules officiels appartenant, notamment, à des responsables politiques de premier plan » ou encore « les appels répétés au meurtre visant les Mahorais à travers des vidéos explicites ». Il s’en remet ainsi au droit : « en cas de commission d’un acte terroriste la minorité de son auteur s’écrase devant la gravité des faits. Pourquoi ce n’est pas appliqué sur le territoire de Mayotte ? », questionne le conseiller départemental.
Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, ne voit pas d’un bon œil cette saisine. Il s’est même abstenu de voter la motion, soulignant l’effet négatif qu’elle pourrait avoir sur l’image de Mayotte. « On doit lutter contre la violence, mais je ne remonterai pas en haut lieu pour faire croire qu’il y a des terroristes sur mon territoire, nous devons faire attention à notre communication », a-t-il déclaré, ce lundi.