Suscitant l’émoi sur les réseaux sociaux, la vidéo d’une famille agressée à Koungou, le vendredi 11 octobre, a déclenché un sentiment de colère parmi les collectifs mahorais. Dans une lettre, ce jeudi, François-Xavier Bieuville indique que l’enquête a pu déterminer qui étaient les auteurs et permis de remettre la main sur le téléphone portable dérobé. Le préfet de Mayotte y défend également son bilan à quelques heures d’une nouvelle conférence de sécurité avec les élus.
C’est une agression qui a vite tournée sur les réseaux sociaux et rappelée à quel point la sécurité peut rester fragile à Mayotte. Dans la scène filmée, le 11 octobre, à Koungou, on voit des personnes masquées et armées de machettes racketter des automobilistes en plein jour et au milieu du village. Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 a, dès le lundi suivant, bloqué le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, estimant que la régularisation de titres de séjour à Mayotte encourage la violence. « Comme toute agression, elle est traumatisante pour la victime et son entourage et elle est inacceptable. J’ai ainsi demandé aux forces de gendarmerie de déployer leur action le jour même dans la commune », rappelle pour sa part le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, dans une lettre adressée « aux Mahoraises et aux Mahorais », ce jeudi.
Cette réaction a porté ses fruits, car « le téléphone dérobé a été retrouvé ce mercredi 23 octobre, je remettrai ce téléphone en mains propres à notre compatriote dans les prochains jours ». Si les détails de l’interpellation des auteurs n’ont pas été donnés, il félicite la gendarmerie « pour son remarquable professionnalisme et son engagement ». Il défend également son bilan en matière de sécurité, se disant être à l’écoute de la population mahoraise. « Le message des Mahoraises et des Mahorais est très clair et constant : les Mahoraises et les Mahorais ne veulent pas d’un préfet qui commente les violences, ils veulent un préfet qui agit pour améliorer leur quotidien », fait-il valoir. Dans un courrier envoyé récemment au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la députée mahoraise Anchya Bamana déplorait ainsi « des assassinats qui se banalisent, sous le silence du représentant de l’État localement ».
Des faits de violence en baisse
Le délégué du gouvernement insiste sur une baisse de la délinquance générale et des faits de violence sur l’île. « Ils sont en baisse pour la première fois à Mayotte (-5,8% en 2024) », fait-il remarquer, avant une conférence de la sécurité prévue ce jeudi matin avec les élus mahorais. Il déplore toutefois une hausse des violences intrafamiliales et sexuelles (+4%) et du nombre de morts sur les routes. Il voit dans la baisse de la délinquance, les résultats des GPO (groupements participatifs opérationnels), ces comités où se mêlent élus, associations, forces de l’ordre, polices municipales et services de l’État pour faire remonter les informations et permettre de monter des actions ciblées. Cela peut être à l’échelle d’un village ou d’un quartier. « L’efficacité du GPO de Koungou est aujourd’hui démontrée : je remercie ainsi celles et ceux qui ont appuyé les forces de gendarmerie dans leur enquête. Leur anonymat est garanti. Grâce à ce type d’instances un délinquant, même masqué, pourra être retrouvé », prévient-il.
Il compte d’ailleurs aller plus loin « en invitant mes compatriotes à rejoindre cet effort collectif pour l’avenir de notre département, en notamment dans chaque village au sein des GPO existants ou en cours de création. Chaque citoyen est contributeur de la sécurité à Mayotte ».
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.