L’année 2023 marquée par la hausse des violences non crapuleuses

Est-ce que l’opération Wuambushu a tenu ses promesses ? Dans son dernier baromètre de la délinquance à Mayotte, la préfecture de Mayotte compile les atteintes aux biens et les atteintes volontaires à l’intégrité physique entre janvier et novembre 2023. Sur cette période, le grand raout de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, devait permettre d’intensifier la lutte contre la délinquance (comme la lutte contre l’habitat insalubre et l’immigration irrégulière). 49 individus catalogués comme « chefs de bandes » ont été appréhendés sur cinquante identifiés. Un objectif pratiquement rempli qui masque mal les difficultés sur le terrain, car les actes de violence ont globalement égalé, si ce n’est dépassé, les statistiques de 2022. 2.400 faits de violences non crapuleuses ont par exemple été constatés entre janvier et novembre 2023, contre 2.183 sur la même période en 2022. Et si on prend les seuls coups et blessures volontaires (1.698 contre 1.608), nous sommes à la même latitude, tout comme les violences crapuleuses (1.036 en 2023 et 1.029 en 2022) : l’opération Wuambushu, lancée en avril 2023, n’a donc pas permis de tarir la violence à Mayotte.

Augmentation de l’activité judiciaire

L’année 2023 a, en revanche, été marquée par une augmentation de l’activité judiciaire. Le nombre de mis en cause (6.601 contre 5.990) a connu une hausse importante de 10%, tout comme les gardes à vue (4.215 contre 3.586). Plus marquant, le nombre de personnes emprisonnées dans ce laps de temps a plus que doublé par rapport à l’année précédente (800 contre 385, soit +107,79%). A en croire le baromètre de la préfecture, les cambriolages de logements ont en revanche été moins nombreux (369 contre 412), laissant leur place à une hausse des actes de vols avec violence contre des personnes (1.434 contre 982) et des vols liés aux véhicules à moteur et deux-roues motorisées (1.026 contre 854).

Quid de l’immigration ? Selon les derniers chiffres communiqués par Matignon, fin novembre, Wuambushu n’a pas rempli ses objectifs dans ce domaine. 22.000 personnes ont été expulsées vers les Comores depuis le début de l’année. C’est 3.580 de moins qu’en 2022, même si l’année n’est pas encore terminée.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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