Parties d’une simple embrouille entre jeunes de Koungou, les violences de samedi, dimanche et lundi matin ont laissé place à un climat pesant sur la commune. Les habitants espèrent que la mèche ne s’allume pas de nouveau.
Les voitures calcinées jonchent la place du marché à Koungou et dans le premier virage à l’entrée de Majicavo-Koropa. Ce lundi matin encore, des groupes armés de chombos veulent encore en découdre… Et tant pis, si la mèche de samedi était allumée par un différend. « C’est parti d’un gars de Koungou qui est souvent ailleurs. Ce jour-là, il est descendu prendre des brochettis et des jeunes qui ne le connaissaient pas sont venus l’embêter », raconte Said (*), un habitant de Koungou âgé de 22 ans.
Loin de se laisser faire, le protagoniste décide de remonter chercher de l’aide sur les hauteurs de Koungou afin de revenir en nombre dans le centre de la commune. Lui et l’un de ses amis, originaire de Majicavo, auraient alors essayé d’écraser d’autres individus avec leur voiture pour se venger. « On a entendu les gaz lacrymogènes des gendarmes vers 20h », se souvient Saïd. Au cours de la nuit, outre des véhicules incendiés, des jeunes s’aventurent vers 2h du matin dans le quartier situé derrière le collège pour mettre le feu à des bangas… Et comme cela ne suffisait pas, une bande de Majicavo tente dès le lendemain, le dimanche après-midi, une expédition punitive, l’un des leurs étant impliqué dans les premiers heurts.
« On les connaît tous, on sait où ils habitent »
Une rivalité entretenue entre les deux villages depuis trois ou quatre années. « Nous ne savons même pas comment ça a débuté », ne peut que constater Saïd. Lui est de plus en plus inquiet pour sa commune. « Avec l’alcool, des mecs entre 16 et 20 ans se font bourrer le crâne par des types plus âgés », continue le jeune homme. « Avant, quand un jeune te disait : « je vais te tuer », tu pouvais penser que c’était pour blaguer. Aujourd’hui, je te conseille de cavaler vite. » Déçu de l’image renvoyée par ces épisodes de violences, il espère que la communauté ne se laissera plus faire. « On les connaît tous, on sait où ils habitent », admet-il. Face à lui, la place du marché paraît beaucoup plus calme en ce lundi après-midi. Pourtant, à Koungou, on ne sait jamais si cela va durer. « On croit que c’est fini, et puis… », désespère Saïd.
(*) Prénom d’emprunt