Le préfet Jean-François Colombet est revenu sur les événements du week-end dans le quartier Jamaïque de Koungou et a confirmé son intention de mener l’opération de destructions de cases en tôle, prévue le 9 mars.
“Ils ne seront pas les plus forts.” Le ton, menaçant, est à la hauteur des scènes effroyables relayées ce week-end sur les réseaux sociaux. À la suite des “faits inqualifiables” survenus vendredi et samedi dans la commune de Koungou, le préfet de Mayotte Jean-François Colombet a adressé un avertissement aux “voyous” du quartier Jamaïque. “Nous allons démontrer que la force restera dans les mains de l’État de droit et non dans celle des barbares”, a assuré le locataire de la Case Rocher qui a aussi tenu à exprimer sa “compassion à l’égard des victimes de ces actes d’une rare sauvagerie”.
Le délégué du gouvernement a confirmé que l’opération de destruction de cases en tôle, décidée par arrêté préfectoral en vertu de la loi Élan, sera maintenue, “à la date et dans l’envergure prévues”. Et d’évoquer les coulées de boue, qui, on s’en souvient, avaient provoqué la mort d’une mère et de ses quatre enfants dans ce quartier insalubre en 2018. “Nous allons effacer ce quartier”, a insisté Jean-François Colombet.
Plusieurs opérations d’interpellations prévues
En amont de la destruction prévue le 9 mars, plusieurs opérations d’interpellations d’étrangers en situation irrégulière seront par ailleurs menées. Selon une source, le préfet s’est entretenu lundi matin avec les forces de l’ordre pour organiser ce vaste plan d’action.
De son côté, la gendarmerie a communiqué sur ces violences “d’un niveau exceptionnel menées par plusieurs dizaines de jeunes qui n’ont eu de cesse d’harceler les forces de l’ordre et de commettre des actes délinquants d’une grande gravité tant envers la population que ses biens”. Ses agents sont intervenus “avec tous (les) moyens terrestres et aériens pour libérer les axes entravés par des barricades enflammées, rétablir l’ordre public et secourir une famille dont l’appartement avait été incendié”, précise-t-on. Ce lundi, trois personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue, dont l’une déjà envoyée en détention provisoire, d’après le communiqué.