A peine Thierry Suquet parti, la branche des Forces vives toujours en place sur les barrages a rédigé un communiqué à l’intention du nouveau préfet, François-Xavier Bieuville, afin d’ouvrir le dialogue vers des solutions de sortie de crise.
Ce dimanche, les barragistes des Forces vives toujours en place ont rédigé un communiqué à l’attention du nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. On nous confirme que le texte a bien été écrit par les Forces vives toujours actives sur les routes afin de « solliciter de toute urgence l’ouverture d’un dialogue constructif et immédiat concernant la crise sociale qui secoue notre territoire depuis le 22 janvier dernier ».
Il y est rappelé que les barrages sont tenus pacifiquement, non dans un esprit de confrontation, mais comme moyen de faire entendre la voix de la population et de protéger les habitants de la délinquance. « Nous tenons à souligner que ces barrages laissent passer les forces de l’ordre, […]. Cependant, il est désolant de constater que chaque levée de barrage offre aux délinquants l’opportunité de reprendre leurs activités nocives », peut-on lire. Mafana, référent du barrage du lycée Chirongui et membre du Comité citoyen du Sud, nous confirme ce lundi, comme il l’avait fait la semaine dernière, que les barrages ne sont pas là pour bloquer la population mais sont un « appel au secours ».
« La sécurité immédiate des habitants de l’île »
Des barrages qui demeurent en raison de la frustration provoquée par les échanges avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et des mesures qui ont été annoncées par ce dernier, qui « n’ont pas abouti à des solutions satisfaisantes, en particulier en ce qui concerne la sécurité immédiate des habitants de l’île ». Une position qui tranche donc avec l’autre partie des Forces vives, parmi laquelle on retrouve Safina Soula, qui indiquait la semaine dernière que les annonces du ministre était une bonne avancée et qu’il fallait désormais lever les barrages.
Les Forces vives encore présentes sur les routes réitèrent leurs revendications dans le communiqué : l’instauration immédiate de l’état d’urgence, des mesures concrètes pour garantir la sécurité de tous et la création d’un comité de suivi, avec des représentants du mouvement, pour « veiller à l’évolution de la lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine ».
Ne souhaitant pas revivre ce qu’elles qualifient d’ « échecs des mobilisation antérieures de 2011 et 2018 », elles affirment leur souhait de travailler de manière constructive avec les services de l’Etat pour trouver des solutions durables et demandent ainsi à rencontrer le préfet de Mayotte le plus rapidement possible afin d’établir un dialogue.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.