« Des heures troubles et violentes » admet le préfet de Mayotte

L’insécurité croissante de ces dernières semaines plonge les habitants de Mayotte dans l’angoisse. Et, malgré les renforts de gendarmerie et de police, le nombre de victimes ne cesse de grimper.

« Depuis plusieurs jours, notre département, Mayotte, vit à nouveau des périodes et des heures troubles et violentes », concède Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux de la préfecture, ce mercredi matin. En effet, le territoire est actuellement le théâtre d’affrontements violents entre bandes dans plusieurs villages, voire d’attaques gratuites contre les automobilistes et les bus. Peu de communes sont épargnées. Certaines ont choisi d’instaurer des couvre-feux pour les mineurs. C’est le cas à Ouangani et Dembéni, à la fin du mois du novembre. Mais les faits, parfois graves comme la mort par balles d’un jeune de Kawéni dimanche, ne semblent pas s’arrêter.
Au contraire, ce mercredi matin encore, les rixes d’abord entre jeunes, puis avec les forces de l’ordre, ont eu lieu à Tsoundzou 1 et au rond-point Baobab, à Mamoudzou. Le préfet de Mayotte rappelle que des renforts ont été envoyés que ce soit en zone police ou en zone gendarmerie, notamment un sixième escadron de gendarmerie mobile (un cinquième est présent depuis le mois d’août). « J’ai demandé aux forces de l’ordre d’être extrêmement présentes sur le terrain et de renforcer leur dispositif », martèle Thierry Suquet, qui parle de « plusieurs interpellations importantes ».

« Nous avons besoin de beaucoup de solidarité »
Pas de nouveaux renforts donc, même si cette violence n’est pas sans conséquence sur l’activité de l’île. Des établissements scolaires ferment pour la journée entière, voire plusieurs jours d’affilée. Des commerces baissent leurs rideaux dans l’après-midi, les salariés sont invités à rentrer plus tôt pour ne pas se retrouver au milieu des barrages. « J’appelle les services de l’État et les collectivités locales à maintenir sur le terrain les services de prévention et à maintenir ouverts les services publics », émet pourtant comme vœu le préfet, alors que l’administration doit déjà s’adapter à la pénurie d’eau. « J’appelle les associations familiales, les parents d’élèves, les familles à accompagner les enfants à l’école, à être présents sur le terrain pour donner un peu de sérénité à notre département », demande-t-il également.
Souhaitant afficher un visage ferme sur le volet immigration, la lutte contre l’habitat indigne et celle contre l’économie parallèle, suite annoncée de l’opération Wuambushu, celui-ci lance plutôt un appel pour aider l’État à faire face à l’insécurité. « Nous avons besoin dans ces heures difficiles de beaucoup de solidarité. Je tiens, pour ma part, à vous assurer du soutien de l’État et de l’engagement des forces de l’ordre pour la sécurité de chacune et de chacun », tente de rassurer ainsi le préfet

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