Mercredi 7 février, Gabriel Attal a répondu à Olivier Marleix, le chef de file du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, au sujet de la crise sociale en cours à Mayotte. Le Premier ministre a promis de « rétablir l’ordre public », concédant que « la situation à Mayotte et ce que vivent les Mahoraises et les Mahorais est totalement insupportable ».
Au palais Bourbon, l’exercice des questions au gouvernement a levé en partie le voile sur la situation de Mayotte, mercredi 7 février. Olivier Marleix, le président du groupe Les Républicains, qui compte notamment dans ses rangs le député Mansour Kamardine, a interpellé Gabriel Attal, Premier ministre, au cours de la séance hebdomadaire la plus médiatique de l’Assemblée nationale.
« Pour la troisième semaine consécutive, Mayotte est paralysée par une manifestation de la société civile, qui manifeste massivement et bloque les voies de circulation », constate le parlementaire d’Eure-et-Loir. « La cause de cette grave crise est l’explosion de l’insécurité et l’amplification de l’immigration clandestine depuis l’arrêt de l’opération Wuambushu qui était censée restaurer l’Etat de droit », a encore expliqué Olivier Marleix. Et de questionner : « Quand lancerez-vous une opération Wuambushu puissance 2 ou puissance 4 pour reconquérir les territoires perdus de la République à Mayotte ? »
« La situation à Mayotte et ce que vivent les Mahoraises et les Mahorais est totalement insupportable », lui répond Gabriel Attal, Premier ministre actuellement en plein rebattage des cartes pour la deuxième salve de nominations au gouvernement.
« La première priorité dans l’immédiat est de rétablir l’ordre public et de permettre la reprise des activités », a-t-il assuré. Quant aux pourparlers, en vue d’une sortie de crise, le chef du gouvernement « invite les collectifs à saisir les invitations des élus et du représentant de l’État à échanger ».
« 200 personnes évacuées, il en reste 500 »
Alors que les maires de Mayotte et les conseillers départementaux étaient rassemblés en même temps dans l’hémicycle Bamana à Mamoudzou et réclamaient un interlocuteur au sein du gouvernement, Olivier Marleix a aussi mis en exergue « l’absence de réponse aux alertes des élus de Mayotte ». « Les Mahorais refusent, et ils ont raison, que Mayotte devienne le Lampedusa de l’Océan Indien et que les villages et les quartiers soient placés sous le joug de gangs et de criminels qui s’en prennent aux familles, aux travailleurs et aux enfants. Quand votre gouvernement prendra-t-il donc des mesures à la hauteur pour mettre un terme aux flux migratoires venus des Comores et désormais de la corne de l’Afrique ? », demande celui qui des moyens de la Marine nationale.
Selon Gabriel Attal, le démantèlement du camp de Cavani, revendication première des collectifs, a déjà bien avancé. « 200 personnes ont été évacuées du camp de Cavani, il en reste 500 ». Lucide, il rajoute : « On doit être plus efficace pour expulser plus rapidement les étrangers sans titres, y compris les ressortissants de pays africains. Les déboutés de l’asile font systématiquement l’objet de décisions d’éloignement, tout est mis en œuvre pour les exécuter dans le meilleur délai ».
Cinquante mesures d’éloignement vont être mises en application cette semaine à Mayotte. Un nombre qui va doubler la semaine prochaine, avec une centaine de mesures d’éloignement qui entreront en vigueur, d’après Gabriel Attal.