Une bande de Majicavo fait une violente descente à Kawéni ce jeudi

La mort d’un jeune homme de 18 ans à Koungou, dimanche dernier, a entraîné une série d’affrontements particulièrement violents. Ce jeudi après-midi, un autre a eu lieu à l’entrée de Kawéni. Un groupe venu de Majicavo-Lamir a agressé automobilistes et scootéristes avant d’affronter la police. En réponse à ces violences en Grande-Terre, le ministère de l’Intérieur a autorisé le déploiement d’un troisième escadron de gendarmerie .

L’épisode n’a pas duré très longtemps, mais il a marqué les témoins par sa violence. « Un groupe de Majicavo est descendu à Kawéni, devant le magasin Tecma, puis jusqu’au rond-point Disma pour commettre des exactions », indique le commissaire Laurent Simonin. Une centaine de jeunes hommes cagoulés et armés ont violemment pris à partie automobilistes et scootéristes, jeudi après-midi, alors qu’ils descendaient la route nationale. Plusieurs deux-roues ont été arrachés des mains de leurs propriétaires. Quatre personnes ont été blessées et prises en charge par les pompiers.

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L’ancien bâtonnier du barreau de Mayotte, maître Nadjim Ahamada, a posté la photo de son scooter entaillé sur les réseaux sociaux.

Des coups de feu entendus ?

Les équipes de la police de Mamoudzou se sont rapidement rendues sur les lieux. Toutefois, des barrages faits de poubelles et de pneus ont ralenti leur progression. Les fonctionnaires de police ont dû dégager la voie, aidés en cela par des jeunes de Kawéni. Plus haut sur la route, la bande de Majicavo s’en est pris aux vendeurs de fruits, avant de s’enfuir à travers la brousse.
Selon une source policière, le premier équipage d’agents s’est lancé à leur poursuite, se retrouvant ensuite assez vite encerclé par les jeunes. Ils ont alors dû s’extirper en utilisant des gaz lacrymogènes. Au cours de cette intervention, des détonations qui peuvent s’apparenter à des coups de feu ont été entendus. L’arrivée de renforts a permis de repousser les assaillants vers la mangrove. Les policiers ont ensuite formé un cordon pour dissuader les jeunes du quartier Disma d’aller se venger.

Un dispositif pour la sortie du travail, ce vendredi

L’origine de cette violente descente serait liée aux affrontements suite à la mort de Youssouf Moustoifa, un jeune habitant de Koungou âgé de 18 ans. Dans le conflit entre ce village justement et Majicavo-Lamir, plusieurs jeunes de Kawéni ont pris part aux rixes en début de semaine. L’attaque de jeudi pourrait être alors des représailles.
Les exactions ne se sont pas arrêtées là. Jeudi soir, ainsi que vendredi matin, des jeunes de ont monté des barrages sur la route nationale à Majicavo-Lamir, nécessitant l’intervention de la gendarmerie. Si aucun blessé n’est à déplorer confirme la gendarmerie, plusieurs automobilistes et scootéristes ont été agressés. La photo d’une machette plantée dans le scooter de maître Nadjim Ahamada a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux.
Pour éviter un nouvel acte de violence, la police assure qu’un dispositif de sécurité était mis en place ce vendredi après-midi alors que les élèves sortaient des écoles et des Mahorais quittaient leur travail. C’était le cas également en zone gendarmerie.

 

Un nouvel escadron de gendarmerie envoyé en renfort

Comme en février, le gouvernement français a décidé qu’un envoi de nouveau gendarmes mobiles pourrait calmer les tensions à Mayotte et soulager les forces de l’ordre engagés sur le terrain. Par un communiqué publié ce vendredi, il confirme qu’il va « déployer sur place et en urgence un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire afin de restaurer l’ordre républicain ».
Pour rappel, il y a habituellement deux escadrons de ce type en Grande-Terre et un autre demi en Petite-Terre. De fin février à mai, un autre avait été mobilisé après des rixes violentes entre Combani et Miréréni.

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Un nouvel escadron de gendarmes mobiles va être déployé en Grande-Terre.

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