Ils étaient une cinquantaine à avoir affréter une embarcation de fortune pour relier à Mayotte via le nord-ouest de Madagascar, ce samedi. Celle-ci a chaviré causant un lourd bilan de 22 morts indiquent les autorités malgaches.
C’est un spectacle de désolation que les sauveteurs ont trouvé dans l’océan, non loin de l’île de Nosy Lava dans le nord-ouest de Madagascar. Un bateau de clandestins, candidats à l’émigration vers Mayotte, a subi un naufrage, le samedi 11 mars. L’embarcation surchargée de personnes et de biens de contrebande n’a pas résisté. L’autorité portuaire malgache, qui a rendu publique cette information, a avancé le chiffre de cinquante passagers. Ce drame que personne n’arrive encore à expliquer se serait produit exactement au large de la petite ville côtière d’Ankazomborona, soit à une distance d’environ 350 kilomètres des côtes mahoraises. Témoins indirects de ce naufrage, des pêcheurs locaux se seraient rendus sur place à bord de pirogues à balanciers. Ils auraient réussi à sauver vingt personnes de la noyade.
Aux premières heures ayant suivi l’annonce de cette catastrophe, les autorités portuaires de la Grande Île avait avancé le chiffre de vingt corps récupérés inertes et deux disparus. Au fil des heures, ce bilan a été corrigé, il y aurait 23 survivants récupérés et 22 morts. Certaines sources évoquent l’existence d’une vidéo prise par l’un des sauveteurs à l’aide de son téléphone portable, celle-ci montrerait un spectacle de désolation, avec des cadavres partout éparpillés dans un même périmètre et flottant à la surface de l’eau. Les 23 survivants auraient tous pris la poudre d’escampette, une fois ramener sur la terre ferme, de peur d’être arrêtés par la maréchaussée malgache qui n’est absolument pas tendre avec les candidats au voyage illégal vers Mayotte.
Selon une source sûre ayant requis l’anonymat, il y aurait parmi les victimes une ressortissante malgache domiciliée à Dzaoudzi-Labattoir. Elle aurait emprunté cette embarcation pour transporter des marchandises de contrebande à Mayotte. « Elle a continué à échanger au téléphone avec son conjoint issu de la disaspora africaine ici, sans lui avoir dit qu’elle était en fait en route vers ici à bord de cette embarcation », a-t-elle confié.
Une nouvelle autoroute des trafics en tous genres
Comme toute information touchant de près ou de loin à notre département en ce moment, la nouvelle de ce drame a fait le tour de toutes les rédactions de grands médias parisiens. Radio France Internationale (RFI) diffuse et rediffuse cette intervention dans ces bulletins d’information y compris depuis ce lundi. Le naufrage de ce samedi 11 mars met en lumière une montée en puissance d’une route migratoire maritime en provenance des côtes ouest et nord-ouest de Magadacar. En effet, si la région de Nosy Bé en est le point névralgique, il convient de souligner que les candidats à l’émigration vers notre île proviennent de différents endroits de la Grande île. A l’instar de l’axe Anjouan-Mayotte, il s’agit là d’un énorme boulevard de trafics en tous genres qui entremêle même des voiliers de plaisance.
Ce fait est un secret de polichinelle pour toute personne qui connait Nosy Bé et le nord de Madagascar. Durant la crise du Covid-19, le passage pouvait même atteindre des tarifs supérieurs à 1.500 euros.