Ce mercredi après-midi, plusieurs cases en cours de construction ou à peine finies d’être construites ont été détruites par les forces de l’ordre dans le campement du stade Cavani, à Mamoudzou, qui abrite des migrants originaires du continent africain.
« Je ne sais pas comment on va faire cette nuit, notre petite sœur est malade et nous n’avons même pas de bâche. » Elvis, qui s’est installé avec des proches dans le campement au stade Cavani dimanche dernier, a vu sa case détruite par les forces de l’ordre, ce mercredi vers 16h30. Une petite dizaine d’habitations de fortune ont ainsi été rasées lors de ce qui s’apparente être une opération de flagrance, qui aurait ciblé les nouvelles constructions en cours. À cette heure, la police n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
« Ils étaient une vingtaine, ils avaient des cagoules et ont utilisé des scies. On n’a pas eu d’explications, ça s’est passé très vite », explique Marie*, dont la case a été la première ciblée. Alain, lui, a eu le temps de démonter son habitation pour éviter que les matériaux qu’il avait utilisés ne soient abîmés. « Je vais reconstruire au même endroit, et s’ils reviennent, je recommencerai », explique le demandeur d’asile originaire de la République démocratique du Congo, où il était activiste pour les droits de l’Homme. Arrivé à Mayotte il y a deux mois avec sa femme et ses trois enfants, il affirme ne pas avoir d’autres solutions que de rester là : « Nous n’avons nulle part d’autre où aller. Avec mon récépissé, je ne peux pas travailler, sinon j’aurais déjà pu trouver un toit décent pour ma famille. »
*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la personne.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.