A Mayotte, un nombre plus important de kwassas interceptés en mer

Si l’opération Wuambushu se veut encore discrète du côté des autorités, Shikandra continue d’apporter son lot de chiffres habituels dans la lutte contre l’immigration clandestine. Difficile de ne pas voir une corrélation entre les deux en ce début d’année.

Le bilan de l’opération Shikandra, dont le principal objectif est la lutte contre l’immigration clandestine, est régulièrement publié par la préfecture Mayotte depuis ses débuts en 2019. Les derniers chiffres sur les quatre premiers mois de l’année montrent une réelle augmentation à la fois du nombre d’embarcations interceptés et d’interpellations à terre par rapport à l’an dernier. Ainsi, on y apprend que depuis le 1er janvier, 341 kwassas ont été détectés, soit une augmentation de 49 % par rapport à 2022 à la même période, mais en deçà des 385 des premiers mois de 2021. Tous ne peuvent être interceptés, car comme le rappelait Frédéric Sautron, le sous-préfet de chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, vendredi dernier : « Ils réussissent à « beacher » pour des raisons diverses et variées, des gens présents qui aident, l’état de la mer, en fonction des marées ». Toutefois, avec 221 bateaux interceptés, police aux frontières et gendarmerie maritime n’en ont jamais eu autant. Cela représente un ratio de « 65 % des kwassas détectés qui ont été interceptés ». Au total, il y avait 2.979 étrangers en situation irrégulière qui ont été interpellés en mer et 306 moteurs saisis. Ce sont également 25.397 cartouches de cigarettes de contrebande saisies et détruites, représentant une valeur marchande d’environ 1,7 million d’euros.

De nombreux passeurs condamnés

A terre, la présence plus importante de policiers et gendarmes avec l’opération Wuambushu a permis 7.895 interpellations de personnes en situation irrégulière (contre 7.111 en 2022) et 8.243 reconduites à la frontière (7.246 reconduites en 2022) depuis le 1er janvier. C’est cependant moins qu’en 2021 où il y avait eu 8.727 interpellations et 9.663 reconduites à la frontière. Ces dernières ont sensiblement baissé ces deux dernières semaines depuis la fermeture des frontières côté comorien. Le flou demeure d’ailleurs si la reprise des liaisons maritimes entre Mayotte et les Comores se fera ou non avec des personnes en situation irrégulière à bord.

Toujours en lien avec la lutte contre l’immigration clandestine, la politique pénale se fait plus sévère avec les passeurs depuis quelques mois. 163 passeurs ont été ainsi présentés à la justice depuis le 1er janvier 2023, avec 120 condamnations à de la prison ferme à la clé et trois avec de la prison avec sursis. « Des interdictions de territoire de trois et cinq ans ont suivi ces condamnations », note la préfecture.

Depuis le début de l’année, quatre filières de passeurs ont été démantelées, pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. Enfin, 127 porteurs de faux documents et dix trafiquants de faux ont également été interpellés et judiciarisés.

 

Mansour Kamardine, député de Mayotte, défend l’opération menée actuellement par l’État dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo intitulé « Mansour Kamardine en croisade pour Wuambushu ».

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