Un important décasage a commencé à Hamouro

Une opération de démolition d’habitants insalubres a débuté, ce lundi matin, dans le village de Hamouro, dans la commune de Bandrélé. 81 cases en tôles sont concernées par cette action réalisée dans le cadre de la loi Élan. Un peu avant 8h, les premiers coups de pelleteuses ont été donnés.

La destruction de 81 cases en tôles construites illégalement a commencé, lundi matin, au cœur d’Hamouro. Dans le cadre de cette opération de lutte contre l’habitat informel, 36 familles avaient été recensées par les équipes des services sociaux dans ce village d’Hamouro. Sept d’entre elles ont accepté une solution de relogement. Lors de l’arrivée des engins de chantier sur place, de nombreux habitats avaient d’ores et déjà été démontés par les occupants eux-mêmes. Des prémices de démolition qui avaient commencé en milieu de semaine dernière.

Des constructions dans la ravine

L’opération dans ce village représente un périmètre complexe, « parce qu’il y a un certain nombre de constructions parfaitement légales, qui sont des constructions en dur auxquelles se sont adjoints un certain nombre de constructions illégales », explique Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, lors d’une conférence de presse sur site. Une majorité des cases concernées par cette démolition sont construites dans la ravine, un site qui « cumule à la fois l’illégalité, l’insalubrité, mais aussi le risque pour les personnes qui y vivent, notamment en cas de fortes pluies », reconnait le délégué du gouvernement. Les constructions sont réparties sur une vingtaine de parcelles. « On a des terrains communaux, mais on a aussi des terrains privés qui ont été aussi squattés par des clandestins », relate Bouchourani Colo, adjoint au maire de Bandrélé.

D’autres opérations à venir

Au milieu des constructions légales, se mélangent des constructions illégales « qu’on est habilité à démolir et c’est là, tout l’enjeu du recensement ». Un travail conjoint a été fait avec la mairie de Bandrélé pour délimiter la zone d’intervention et travailler à l’identification des cases. « C’est à l’issue de ce travail de recensement que je prends un arrêté préfectoral qui détermine précisément le périmètre », rappelle le préfet. Dans le futur, Hamouro sera concerné par d’autres opérations de lutte contre l’habitat insalubre, avec des arrêtés d’ores et déjà pris ou en cours d’élaboration, comme à Mutsamudu, village plus au sud de la commune. Actuellement, une permanence sociale est maintenue pour les familles décasées ayant un besoin d’être hébergées.

Une fois cette opération réalisée, « on va atteindre les 500, soit la moitié des objectifs qu’on s’était fixés », note Thierry Suquet. D’ici à la fin de l’année, 1.000 habitations illégales devraient être démolies. C’est un peu moins que les 1.250 annoncées par Gérald Darmanin, en juin, lors de son premier bilan de l’opération Wuambushu.  Sous peu, une nouvelle phase des opérations interministérielles impulsées par le ministre de l’Intérieur et des Outremer va d’ailleurs être lancée. L’île devrait bénéficier « d’un renfort supplémentaire de gendarmes mobiles et d’autre part, d’équipes spécialisées tant du côté police que du côté gendarmerie sur la partie judiciaire pour remonter les enquêtes, faire du long terme et démonter les filières ».

L’objectif de ces renforts est de débusquer ceux qui profitent de l’immigration irrégulière, notamment les marchands de sommeil.

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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