Début de la démolition du bidonville « Talus 2 » à Majicavo-Koropa

La démolition du quartier d’habitats insalubres « Talus 2 » à Majicavo–Koropa, a débuté ce lundi matin. Dès 7h30, les premiers coups de pelleteuses ont lancé l’opération de destruction des 162 habitats du bidonville. En début de matinée, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet a tenu une conférence de presse sur place, expliquant que l’objectif final de ces opérations est « d’en finir avec les bidonvilles, pour aller vers le logement et vers l’accès au logement ».

L’opération de démolition du bidonville « Talus 2 », qui devait marquer le départ de l’opération Wuambushu, était initialement prévue le 25 avril dernier et avait été suspendue à la suite de différents recours administratif et judiciaire. Sans vouloir revenir sur les différents recours judiciaires face à cette opération, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a rappelé que « l’insalubrité du quartier et de la nécessité de le démolir a été confirmée par le juge ». La destruction ayant été validée par jugement, les sept engins mobilisés ont commencé leur travail de démolition ce lundi matin aux alentours de 7h30. Afin de mener cette opération, 200 personnes, dont 150 gendarmes, étaient mobilisées, notamment pour sécuriser les lieux. Avant l’intervention des engins, les forces de l’ordre ont réalisé une levée de doute dans chaque habitation, afin de s’assurer qu’aucune personne n’était présente. Par la suite, les agents d’EDM (Électricité de Mayotte) et de la SMAE (société Mahoraise des Eaux) sont intervenus afin de couper eau et électricité.

Un bidonville de 162 habitats insalubres

La démolition de ce bidonville, qui doit durer cinq jours, concerne 162 habitats insalubres, dans lesquels vivaient 86 familles. 40 d’entre-elles ont d’ores et déjà accepté une solution de relogement, représentant près de 200 habitants sur les 398 recensés par l’Acfav. « Les conditions parlent d’elles-mêmes », lance le préfet au sein d’un habitat insalubre voué à être démoli. Il rappelle, en pointant du doigt les installations précaires de l’habitat, qu’il y a « des personnes qui vivaient dans ces conditions-là et que même si, on sait qu’il y a eu des refus, il y a au moins 40 familles qui ont des logements dignes ». Pour celles qui ne sont pas encore relogées, « elles ont été enquêtées et ont toutes reçu des propositions de logement », note le délégué du gouvernement. La permanence sociale est maintenue pour permettre aux habitants de ce quartier, qui pourraient prétendre à un logement, de s’y présenter.

« Faire avancer les projets »

L’objectif final de ces opérations est « d’en finir avec les bidonvilles, pour aller vers le logement et vers l’accès au logement », déclare Thierry Suquet. Ce dernier réaffirme que la politique de l’État à Mayotte, « c’est une politique d’accès aux droits, donc on continuera à démolir ». Présent au côté du préfet, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, à exprimer sa volonté de « faire avancer les projets et de se lancer sur la procédure de démolition ». Pour lui, « l’objectif c’est de démolir pour reconstruire. En termes d’aménagement de la collectivité, il est nécessaire de pouvoir poursuivre ces démarches ». Etant situé en zone d’aléas forts, uniquement le bas de Talus 2 sera concerné par un programme de construction d’habitats en dur. Des signatures de convention auront lieu, « si les ayants droits se manifestent », précise le premier magistrat de Koungou. Au total, ce seront 50 logements qui seront construits.

Sept arrêtés de démolition

Interrogé sur les déplacements des bidonvilles et des reconstructions illégales sur d’autres terrains, le préfet explique que, dans ce cas, « on prend un nouvel arrêté de périmètre avec les maires, on fait de la flagrance, c’est-à-dire que quand on voit les constructions, on les démolit dans les 48 heures ». Sept arrêtés ont d’ores et déjà été pris par la préfecture de Mayotte, depuis début avril, pour des opérations de démolition d’habitats insalubres et huit autres sont en préparation. « Cela représente un millier d’habitats insalubres que nous avons identifié », complète le préfet. « Cinq semaines après la prise de l’arrêté, on va mettre en œuvre les démolitions », tel est le rythme développé par les services de l’Etat.

A chaque opération, un seul objectif, celui « de mettre fin à une situation insupportable pour les gens qui vivent dans les bidonvilles et dont la vie est en danger », note Thierry Suquet.

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