Dans le cadre des questions au gouvernement, ce mercredi 23 janvier, la sénatrice Salama Ramia a demandé à Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, quelles mesures le gouvernement compte prendre pour endiguer l’immigration irrégulière dans le Mayotte post -Chido.
Face aux tensions du fait de la présence de migrants issus d’Afrique continentale dans les établissements à quelques jours de la rentrée, la sénatrice Salama Ramia a demandé au gouvernement ce qu’il compte faire pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine. « L’insécurité grandissante du fait du maintien à Mayotte de personnes en situation irrégulière suscite une vive inquiétude et entrave la reconstruction après le cyclone Chido», a-t-elle exposé.
La politique critique le titre de séjour territorialisé. Alors que « la France se répartit avec les autres pays européens les migrants, elle refuse d’instaurer un principe de solidarité à l’égard de Mayotte afin de répartir les milliers de migrants qui accostent chaque année », estime-t-elle.
« Les compatriotes se substituent aux forces de l’ordre »
Malgré le passage du cyclone Chido, les arrivées continuent. « Cet effet cocotte minute a pour effet une augmentation significative de la violence » qui ont conduit à « des échauffourées entre population civile et migrants. » Une référence au collectif citoyen Mayotte 2018 qui s’est introduit dans le lycée Younoussa Bamana avec l’intention d’expulser les migrants. « Par usure, les compatriotes se substituent aux forces de l’ordre pour organiser eux-mêmes des expulsions au péril de leur sécurité », illustre la sénatrice. Avant de conclure en demandant au ministre de l’Intérieur « quelles mesures comptez-vous prendre pour lutter contre immigration illégale pour le Mayotte d’apres Chido ? ».
Dans sa réponse, Bruno Retailleau a détaillé la stratégie du gouvernement dans ce sens., Celui-ci veut d’abord renforcer la détection. Alors que les radars ont été endommagés par le cyclone « Quatre radars ont été restaurés, 9 en février, 4 aéronefs seront mis en place pour surveiller, des satellites et des drones ». Pour intercepter les bateaux, une base avancée sur l’îlot M’tsamboro est toujours prévue, « pour aller au devant des kwassa kwassas ». Sur le canal du Mozambique, « l’autre voie d’immigration illégale, la Marine nationale aura une frégate avec un hélicoptère Panthère », poursuit-il.
Le Centre de rétention administrative (CRA) de 136 places est « désormais restauré », annonce le ministre. Il est aussi prévu de construire une « zone d’attente » pour les individus en situation irrégulière avant d’être expulsé vers leur pays d’origine. Bruno Retailleau a aussi évoqué ses visites « prochainement dans les pays d’Afrique ; qui envoient de façon involontaire des étrangers en situation irrégulière, pour passer des accords bilatéraux afin de les éloigner plus facilement. » Il a enfin fait part de sa volonté de changer la loi pour « durcir le droit de séjour ».
Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.