Des citoyens s’introduisent dans le lycée Bamana pour déloger les migrants

Après plusieurs semaines de tension face à l’installation de migrants au sein du lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou, le collectif citoyens 2018 s’est rendu dans le lycée ce vendredi avec la volonté de les évacuer

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D’un côté du lycée, le collectif citoyens 2018, de l’autre, les occupants de l’établissement scolaire. Deux groupes qui se font face avec hostilité, séparés par de nombreuses barrières installées par les policiers. La tension a encore monté d’un cran au lycée Younoussa Bamana ce vendredi midi. Alors qu’il est occupé par des sinistrés depuis le cyclone Chido, le collectif citoyen Mayotte   2018 s’agace de cette situation et dénonce « l’inaction de la préfecture ». Ils ont donc décidé d’entrer par la force dans l’établissement ce vendredi matin pour les déloger. Un acte qui intervient à quelques jours de la rentrée administrative, prévue ce lundi 20 janvier.

« L’Etat cède aux caprices des migrants»

« La rentrée a lieu bientôt. Nous avons déjà perdu deux semaines par rapport au national. Le lycée ne peut pas rouvrir car l’Etat cède aux caprices des migrants », critique Safina Soula, la présidente du collectif. « Le droit d’asile n’est pas supérieur à celui d’être éduqué », estime-t-elle.

La militante considère que la population à Mayotte « a tout perdu avec Chido et qu’elle n’a pas la capacité d’accueillir plus de monde , il faut qu’ils rentrent dans leur pays ». Le collectif a appelé les élus ce vendredi pour qu’ils se saisissent de la situation et qu’ils « mettent la pression au préfet ». Hélène Pollozec, conseillère départementale du canton de Mamoudzou, est venue sur place. « Je savais qu’il y aurait des tensions , mon rôle est d’être au côté de la population, j’entends qu’il faut respecter le droit international mais il faut aussi comprendre que les élèves doivent reprendre le chemin de l’école », déclare-t-elle. Selon elle, « les conditions sanitaires ne sont aujourd’hui pas réunies pour une réouverture dans les prochains jours ».

« Nous n’avons aucun autre endroit où aller »

De l’autre côté du bâtiment, dont les toits sont percés par le cyclone, une centaine de sinistrés observent avec inquiétude, les policiers installer des barrières pour les empêcher d’accéder à tout l’établissement. « Ils veulent qu’on parte mais nous n’avons aucun autre endroit où aller », raconte Mohamed, un Somalien. Parmi les occupants du lycée, beaucoup ont fui la Somalie ou des pays de l’Afrique des Grands lacs. « On veut libérer l’établissement mais on va où », questionne Gracia, une femme qui a fui la République démocratique du Congo. « J’ai perdu ma maison par le cyclone ». Elle demande de la compréhension, « à la fin on est tous les mêmes, on est humains ».

La préfecture entend vider tous les établissements qui ont servi de centres d’hébergement d’urgence au cours des dernières semaines. «Tous les centres doivent être libérés avant la rentrée scolaire », a affirmé le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. La préfecture est en revanche confrontée au manque de structures pour reloger ces personnes.

Le conflit au lycée a été évoqué jusqu’à l’Assemblée nationale. La députée Rassemblement national, Anchya Bamana l’a abordé ce mercredi lors d’une question au gouvernement et a vivement dénoncé cette occupation « par des migrants sans papiers […] .A ce jour, le squat du lycée Bamana est devenu une source d’indignation et d’inquiétude profonde pour les habitants. ».

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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