Ouverture du pôle formation de la CCI à Dembéni : déjà 35 jeunes sur la route de l’emploi

La Chambre de commerce et d’industrie, aux côtés du conseil départemental, du rectorat, de la mairie de Dembéni et du CUFR ont inauguré ce mardi le pôle formation. Un nouveau lieu pour proposer des cursus de la formation initiale à la formation continue. Et booster le développement de Mayotte.

Cette année, ils ont pris que les beaux gosses !”, lance Youssouf en jetant des regards charmeurs autour de lui pour mesurer l’effet de sa remarque sur ses trois camarades. Du haut de sa petite vingtaine, le jeune étudiant-entrepreneur de la licence professionnelle Management et gestion des organisations a déjà tout compris au b.a-ba du marketing : a.k.a, bien enrober le produit. “En réalité, c’est notre première promotion plutôt”, sourit Andry Ramaroson pour rétablir un peu de vérité sous les gloussements de la fine équipe. Dans le tout nouveau pôle formation de la CCI, situé à un kilomètre à vol d’oiseau du CUFR, le responsable de la licence à l’université et directeur du Pépite Mayotte veille sur ses ouailles comme un maître d’école.

En tout, ils sont déjà 35 apprentis dans ce bâtiment vert sur la route principale de Dembéni. Futurs techniciens ou vendeurs conseil en magasin, étudiants en BTS services informatiques aux organisations et ou encore étudiants-entrepreneurs accompagnés par Pépite se côtoient dans ce nouvel espace, fruit d’un partenariat entre la Chambre de commerce et dindustrie, le conseil départemental, le rectorat, le centre universitaire et la mairie de Dembéni. “Dans le cadre de son action de soutien et d’accompagnement aux entreprises, la CCI avec le pôle formation met l’accent sur l’orientation et la formation des femmes et des hommes mahorais pour la montée en compétences des salariés et des entreprises”, présente Isabelle Chevreuil, la présidente de la commission formation à la Chambre. Un accompagnement pour tous, qui va de la formation initiale à la formation continue. “Grâce à notre réseau, nous pouvons proposer des activités à tous les publics, jeunes, demandeurs d’emplois, directeurs d’entreprises…

“Un souffle nouveau à notre économie locale”

Et ce réseau semble déjà avoir porté ses fruits. Notamment pour Bae Dine, développeur informatique en devenir qui a atterri ici il y a six mois pour sa première année de BTS informatique. Si tout se passe bien, la deuxième le verra s’envoler pour Maurice, grâce à un partenariat avec la Business School de l’île voisine. “Enfin, il faut qu’on valide et après on peut partir en mobilité”, précise l’étudiant en arrêtant une seconde de clapoter sur son clavier. Dernière case à cocher ou presque : le stage, mais c’est déjà tout trouvé pour Bae Dine. “Il faut qu’on se démène un peu, mais il y a un accompagnement, oui”, acquiesce-t-il.

Outre cet accompagnement concret, le pôle formation vient aussi mettre la main à la patte pour encourager la croissance du territoire. “Ce site, à proximité du CUFR, de la future technopole et du campus connecté (présenté le 4 mai dernier, NDLR), se veut être un lieu pour des hommes et des femmes qui œuvrent pour le développement de Mayotte, et pour leur propre développement”, développe Isabelle Chevreuil. De quoi apporter “un souffle nouveau à notre économie locale”, poursuit-elle, aussitôt approuvée par la vice-présidente en charge de l’éducation, de la formation et de l’insertion au conseil départemental, Mariame Saïd. “Nous avons besoin de compétences, de gens qualifiés”, confirme l’élue, en référence au manque d’ingénierie chronique dont souffrent aujourd’hui les directeurs d’entreprises sur l’île aux parfums. Et à en croire nos étudiants-entrepreneurs, c’est une affaire qui roule. Un atelier de couture de robes de mariées pour Alimati, une société de transport de marchandises pour Hidaya, des locations de matériel touristique pour Kader et d’automobiles pour Youssouf… À peine finis leurs deux mois destinés à monter un projet entrepreneurial, les quatre se voient déjà à la tête de leur propre business. “Je peux prendre vos coordonnées ? Pour vous recontacter quand je lancerai mon entreprise ?”, glisse Alimati, smartphone déjà dégainé. Comme une vraie pro du réseautage.

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