Ouverture imminente d’une école hôtelière de prestige à Mayotte

La prochaine rentrée scolaire 2021 sera marquée par l’ouverture d’un établissement hôtelier et de tourisme à Mayotte. Et ce n’est autre que la prestigieuse école Vatel qui accueillera des élèves mahorais. Le projet initié par une jeune mahoraise a pour objectif de donner un coup d’accélérateur au tourisme dans le 101ème département.

Les écoles Vatel sont implantées dans une trentaine de pays dans le monde. On en compte actuellement 55 et Mayotte accueillera la 56ème en septembre 2021. Le groupe Vatel a remporté le prix de « meilleure école hôtelière » lors de la 17ème Worldwide Hospitality Awards. Sa renommée n’est plus à prouver, sa venue dans le 101ème département est donc une chance indéniable pour ses futurs étudiants.

À l’origine de cette idée, Rania Saïd, une ancienne élève mahoraise formée dans une école Vatel à Maurice. Après avoir obtenu son master, la jeune femme a travaillé dans le domaine de l’hôtellerie sur l’île voisine, avant de rentrer à Mayotte il y a trois ans. Elle réalise alors que sur le territoire, « la qualité n’y est pas », en ce qui concerne le tourisme. Rania Saïd veut changer la donne et décide de prendre les choses en mains en s’associant avec son mari. « À Mayotte, nous avons quelques formations au tourisme et à l’hôtellerie, mais les élèves sont formés sur des postes opérationnels. Je pense qu’il faut que nous ayons plus de managers dans le tourisme à Mayotte pour booster le secteur », explique-t-elle.

Ni une ni deux, l’entrepreneure décide d’ouvrir sa propre école sous la franchise Vatel. Un gage de qualité, selon elle. « Nous allons former des cadres et dirigeants du secteur de l’hôtellerie et du tourisme qui pourront travailler partout dans le monde, puisque le diplôme est reconnu dans plusieurs pays. La formation que nous allons proposer aux Mahorais est de qualité et jusqu’à maintenant, il fallait quitter le territoire pour en bénéficier », soutient Rania Saïd. Mieux encore, la porteuse de projet entend bien inverser cette tendance, puisque des personnes qui ne résident pas à Mayotte souhaitent intégrer sa future école.

 

Beaucoup d’appelés, peu d’élus

 

Mais attention, les places sont chères. Implanté dans les Hauts-Vallons, l’établissement pourra accueillir deux classes de 15 élèves. Chacun devra donc mériter son entrée. Minimum requis : le baccalauréat. À partir de cette base commune, la sélection se fera alors en plusieurs étapes. « Il y aura des tests d’anglais, de personnalité, ou encore des tests psychotechniques que chaque candidat devra passer. Ceux qui les auront réussis pourront accéder à la phase d’entretien durant laquelle nous pourrons sonder la motivation de la personne. Celui ou celle qui passera toutes ces étapes pourra ensuite être intégré dans l’école », indique Rania Said. S’en suivront ensuite trois ans de formation pour avoir un bachelor ou cinq ans pour obtenir un master.

Tout cela, à condition d’en avoir les moyens, bien sûr ! Car l’inscription dans cette école privée revient à la coquette somme de 7.000 euros. De quoi en faire réfléchir plus d’un… Mais la gérante se veut rassurante : les élèves pourront bénéficier de certaines aides. « En deuxième année, les élèves peuvent postuler dans toutes les écoles Vatel du monde. S’ils partent, le conseil départemental peut prendre en charge l’année scolaire passée à l’étranger. Pour la troisième année, si l’étudiant trouve une entreprise qui accepte de l’embaucher après le diplôme, nous pourrons mettre un dispositif spécial pour qu’il n’ait pas à payer l’école. » L’intérêt est de rendre la formation accessible à un public qui n’aurait pas forcément les moyens de payer l’école.

Une chose est sûre, ceux qui auront la chance d’être formés dans cet établissement bénéficieront d’une immersion totale dans le monde de l’hôtellerie et du tourisme dès la première année. Les stages alternés seront obligatoires pour que les élèves soient prêts à l’embauche dès la sortie d’école. « Le principe de Vatel est d’allier la théorie et la pratique. Il y aura deux semaines de cours et deux semaines de stage pendant six mois. Et ensuite, quatre mois de stage dans un hôtel, pour la première année », précise Rania Saïd. Cette dernière a déjà signé avec des partenaires à Mayotte qui accueilleront les stagiaires. Ils ont tout intérêt à les accepter puisque ces futurs cadres sont probablement l’avenir du développement touristique à Mayotte. « Avec cette école, nous pourrons rehausser le niveau du tourisme chez nous dans cinq à dix ans », espère Rania Saïd. Et c’est bien tout le mal que l’on souhaite à l’île aux parfums.

Les inscriptions se font par mail à admissions@valet.yt ou par téléphone au 06.92.42.49.57

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