Une réunion d’information collective se déroulait, ce mardi 30 août, à l’agence de tourisme et d’attractivité de Mayotte à l’initiative de Pôle Emploi et du conseil départemental dans le but de former des stewards dans le yachting. Une grande première pour le territoire qui aspire à envoyer des profils mahorais sur le marché méditerranéen dès le début de la saison 2023.
Si le lagon regorge de richesses environnementales, il n’est pas plus le terrain de jeu des plus grands navires au monde depuis la désertification des bateaux de croisière. Histoire d’anticiper l’avenir, Pôle Emploi planche depuis un an et demi sur la formation de stewards dans le yachting avec des experts territoriaux. D’où la réunion d’information collective organisée ce mardi 30 août dans les locaux de l’agence de tourisme et d’attractivité de Mayotte. « Depuis la crise Covid, il y a une importante pénurie de main d’œuvre », précise Stéphane Gouy, référent secteur économie bleue.
Étonnant dans la mesure où ce domaine d’activité génère entre 6.000 et 8.000 postes de saisonniers entre les mois de mars et d’octobre. En effet, 40% de la flotte mondiale de yatch navigue en Méditerranée durant l’été… Sachant cela, la direction de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’insertion du conseil départemental, partenaire de la rencontre du jour, souhaite sauter sur l’occasion pour permettre à des jeunes Mahorais de se lancer dans cette aventure maritime en métropole. « L’idée est de créer une première ici, même à petite échelle. […] Je veux être très sélectif pour nous positionner comme un réservoir de profils. »
Stage pratique et retour sur les bancs de l’école
À n’en pas douter, l’excellence reste le maître mot. Il suffit de voir le programme qui attend les candidats retenus pour qu’ils soient opérationnels lors de l’ouverture de la saison 2023, prévue fin février-début mars, juste avant le salon de recrutement des équipages organisé à Antibes : préparation à la mobilité, deux mois de stage pratique au Kenya dans un hôtel 2, 3 ou 4 étoiles, tests de natation, module d’anglais technique, trois mois à la faculté des métiers hôteliers de Cannes pour obtenir un certificat de qualification hôtelier embarqué valide par la fédération des industries nautiques.
Une formation intensive qui doit permettre de mettre un premier pied à l’étrier. « Physiquement, ils doivent être aptes à encaisser les charges de travail [dans ce milieu] », insiste Stéphane Gouy. En d’autres termes, mieux vaut avoir les reins solides ! Le quotidien des stewards se résume à assurer le bien-être général des passagers, l’entretien extérieur et intérieur du bateau (dont la longueur peut varier entre 15 et 150 mètres) ou encore le service. « Ils vont être amenés à bosser pour des célébrités – des millionnaires et des milliardaires – que nous voyons régulièrement à la télévision. » Un investissement de tous les instants récompensé financièrement à la fin du mois. « Le salaire minimum s’élève à 2.400 euros, hors pourboires. »
Si cette présentation « pratico-pratique » s’avère alléchante sur le papier, le référent secteur économie bleue de Pôle Emploi garde la tête sur les épaules. « Ce secteur n’est pas du tout connu à Mayotte, nous allons essuyer les plâtres », avoue-t-il. Néanmoins, il compte bien s’appuyer sur les retours d’expérience des « un ou deux » sélectionnés cette année pour « montrer les réussites » et susciter des vocations. « Nous devons jouer notre rôle de facilitateur. » Ne reste plus qu’à monter à bord !